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mercredi 24 novembre 2010

Une gérante d'agences immobilières jugée à Lyon pour discrimination

Une gérante d'agences immobilières, dont l'une est située à Lyon, a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel pour des faits de discrimination et de fichage ethno-racial, une accusation qui lui avait déjà valu une condamnation en 2008 par la cour d'appel de Grenoble.
A l'origine de cette affaire qui a débuté en 2000, la plainte à SOS Racisme d'une ancienne salariée de l'agence lyonnaise Mil'im mettant en cause l'existence d'un fichier qui collectait des données ethniques où les candidats à la location se voyaient attribuer un numéro en fonction de leur origine.

Après avoir reçu ce témoignage, SOS Racisme avait alors organisé des testings dans les agences Mil'im de Vienne et Lyon, mais aussi à Saint-Nazaire, Caen, Rennes, Metz, Strasbourg, Mulhouse et Amiens.
L'association avait conclu qu'il existait un système généralisé de discrimination et déposé en 2003 une dizaine de plaintes avec constitution de partie civile.
"Le combat de SOS Racisme est légitime mais ils ne poursuivent pas la bonne personne. Ma cliente est une associée minoritaire, elle gérait trois agences", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Victor Gioia.
Rappelant que sa cliente avait déjà été "lourdement condamnée" pour les mêmes faits à six mois d'emprisonnement avec sursis par la cour d'appel de Grenoble en 2008, il a regretté que ni "des propriétaires d'appartements, ni le rédacteur du logiciel, ni l'actionnaire principal" n'aient été entendus à l'audience.
"Elle aurait pu dire qu'elle appliquait un système imposé plus haut ou demander à ce que l'ensemble soit jugé en même temps mais ce n'est pas le cas. Actuellement, elle est jugée pour ce qui s'est passé à Lyon mais elle était par ailleurs la gérante de l'agence à Vienne", a précisé de son côté l'avocate de SOS Racisme, Me Myriam Plet.
Les agences Mil'im vendent dans la France entière des listes d'appartements à des candidats à la location, qui reçoivent pendant six mois des listes de logements correspondant à leurs critères.
Lors des testing organisés à Lyon, le même jour et pour la même demande, deux hommes, l'un noir et l'autre blanc, avaient obtenu des listes différentes, celle de l'homme de type européen étant plus fournie.
"A l'audience nous n'avons pas eu d'explications plausibles quant à la signification de ces codes. Nous nous basons sur des témoignages de salariés mais notre conviction est que cet index avec des chiffres différents pour chaque appartement est discriminatoire", a poursuivi Me Plet.
Jeudi, le parquet a requis 8 mois d'emprisonnement avec sursis et une mise à l'épreuve avec obligation de payer les parties civiles, soit SOS Racisme. L'affaire a été mis en délibéré pour le 25 novembre.
Une gérante d'agences immobilières jugée à Lyon pour discrimination - 18/11/2010 - leParisien.fr: "Une gérante d'agences immobilières jugée à Lyon pour discrimination

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