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mercredi 3 novembre 2010

Procès Le Pen : Deux mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité requis

Jean-Marie Le Pen est assigné par SOS Racisme devant le tribunal correctionnel de Paris pour incitation à la haine raciale, dans l’affaire de l’affiche « anti-islam » qui a orné les murs de la région Paca, dans le cadre des élections régionales.

Rappel des faits :

Courant février 2010, dans le cadre de sa campagne électorale en région PACA, le Front national avait diffusé sur Internet et notamment sur ses sites un visuel intitulé « NON A L’ISLAMISME » représentant une femme vêtue d’un niqab, et l’hexagone recouvert du drapeau algérien transpercé par 7 minarets en forme de missiles. Après une plainte déposée par SOS Racisme et la LICRA, l’affiche avait été interdite par le tribunal de Marseille.

En mars dernier SOS Racisme et l’écrivain/journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui engageaient également une action pénale contre le président du Front national pour délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non à une ethnie, une nation, une race ou une religion.

Selon l’aveu même de ses auteurs, cette affiche s’est revendiquée comme une « arme » dénonçant « la dérive communautariste pro-islamiste actuelle », sous un titre assez limpide « Non à l’Islamisme ».

Toujours selon les auteurs de la campagne du Front National en PACA, cette action aurait été motivée par « la multiplication dans nos rues des voiles intégraux portés par des musulmanes, des constructions de mosquée-cathédrales avec minarets ostensibles, des défilés de masse d’après foot sous des drapeaux exclusifs de nations islamiques, tout cela arrive aujourd’hui en France, sous nos yeux chaque jour un peu plus ».

Cette affiche, directement inspirée de celle du parti helvète d’extrême droite, l’UDC, à l’occasion du référendum suisse sur la construction de minarets en octobre 2009, a fait l’objet d’une diffusion nationale mais également internationale.

Pour Patrick Klugman, avocat de l’association, "C’est une blessure infligée aux personnes de confession musulmane. La portée véritable de cette affiche, c’est maintenant qu’elle doit être jugée, en dehors de toute campagne électorale".

Pour SOS Racisme, « sous couvert de dénoncer l’extrémisme religieux, le leader frontiste a très clairement marqué sa volonté de susciter la peur, la haine et le rejet à l’encontre de toutes personnes de confession musulmane, mais également des Français d’origine algérienne et des ressortissants algériens vivant en France ».

A l’issue de l’audience du 28 octobre, deux mois de prison avec sursis, un an d’inéligibilité, 20 000 euros d’amendes et la publication dans plusieurs quotidiens de la décision ont été requis ce jeudi à Paris par le parquet contre Jean-Marie Le Pen.

SOS Racisme se déclare satisfaite des réquisitions et note le manque de courage manifeste de Jean-Marie Le Pen qui n’a eu de cesse par la voix de son avocat ( le leader du Front National ayant été le grand absent de cette audience) de nier ses responsabilités.


Procès Le Pen : Deux mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité requis

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