Il avait assuré que la chanclière allemande lui avait fait part de son intention de procéder elle aussi, dans les prochaines semaines, à «des évacuations de camps».
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, le 16 septembre à Bruxelles (© AFP Eric Feferberg)
Angela Merkel, assure n'avoir pas évoqué de camps de Roms en Allemagne avec Nicolas Sarkozy. «Ni lors du Conseil européen, ni lors d'entretiens en marge», a déclaré son porte-parole jeudi soir à Berlin, contredisant le Président français.
La chancelière allemande n’a pas «parlé de prétendus camps de Roms en Allemagne, et en aucun cas de leur évacuation», dément Steffen Seibert, dans un communiqué.
Sarkozy avait pourtant raconté, jeudi à Bruxelles, que la chancelière lui avait confié avoir elle aussi l'intention de procéder dans les prochaines semaines à «des évacuations de camps», une information qui avait aussitôt été démentie par des diplomates allemands. «Mme Merkel m'a indiqué sa volonté de procéder dans les prochaines semaines à l'évacuation de camps, nous verrons à ce moment là le calme qui règne dans la vie politique allemande», avait dit le chef de l’Etat dans un point presse à l'issue d'un sommet animé à Bruxelles où la question des Roms a dominé.
Il s'était prévalu à Bruxelles du «soutien complet, total et entier une fois encore d'Angela Merkel sur cette question comme sur tellement d'autres». A Berlin, le porte-parole de l’intéressée a indiqué que «le gouvernement (allemand) soutient la France en ce qui concerne les critiques sur la forme et le ton des propos de la commissaire européenne (Viviane) Reding». Laquelle avait dressé un parallèle entre les expulsions de Roms et la déportation, avant d’exprimer ses «regrets» pour cette comparaison.
Roms essentiellement originaires du Kosovo
Pour sa part, Berlin avait surtout affiché son soutien à la Commission européenne sur la question des Roms, en rappelant que le droit de libre circulation au sein de l'Union européenne (UE) était «inconditionnel» et qu'«aucune discrimination n'est autorisée à l'encontre de minorités ethniques».
Des Roms, essentiellement originaires du Kosovo, sont également renvoyés chez eux à partir de l'Allemagne. Un accord a été signé au printemps avec Pristina qui prévoit le retour d'environ 12.000 ressortissants des communautés rom, ashkali ou des Egyptiens du Kosovo en situation irrégulière.
Mais à la différence de la Roumanie et de la Bulgarie, pays vers lesquels Paris renvoie des Roms, le Kosovo ne fait pas partie de l'Union européenne, au sein de laquelle des règles spécifiques sur la libre circulation des citoyens sont prévues. L'Allemagne a accueilli de nombreux réfugiés de la guerre du Kosovo, dont beaucoup de Roms, puis les a encouragés activement à rentrer volontairement dans leur pays après la fin de la guerre en 1999.
Si plus de 20.000 Kosovars ont été expulsés vers le Kosovo, plus de 90.000 sont rentrés volontairement. L'Allemagne, où les Roms sont généralement logés dans des appartements ou des foyers, ne connaît toutefois pas une situation comparable à celle de la France avec ses «camps» de Roms.
(Source AFP)
Renvois de Roms: Sarkozy démenti par Merkel - Libération: "Renvois de Roms: Sarkozy démenti par Merkel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire