Hier, une délégation française de SOS Racisme et de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), accompagnés d’artist, Grace, ou les 25 musiciens de Youssou N’Dour, ont rejoint des confrères géorgiens pour alerter sur la situation des camps de déplacés en Georgie. Depuis la guerre éclair entre cette ancienne république soviétique et la Russie survenue en août 2008, la situation des 300 000 Géorgiens chassés d’Abkhazie occupée et d’Ossétie du Sud s’est pérennisée en camps de baraquements à quelques kilomètres de la ligne de démarcation.
En mars 2009, les Nations Unies alertaient la Russie sur l’absence d’application des clauses concernant les déplacés. Amnesty International dénonçait, dans les territoires occupés, l’établissement de listes d’étudiants géorgiens, les perquisitions, les destructions de papiers, et la distribution de passeports russes. Pour que ce nettoyage ethnique ne tombe pas dans l’oubli, l’association Music Breaks Walls, créée par les Géorgiens d’Altervision et l’ONG locale Coalition for Justice, a profité de la fête nationale géorgienne pour organiser une marche vers Enguri, à la frontière de l’Abkhazie, puis un concert à Zugdidi, pour 10 000 personnes.
Mais quid de Mc Solaar ou Jane Birkin dans ce contexte ? SOS Racisme, habitué des grands concerts militants en France, est cause de leur présence. Tout commence début mars au cours d’un voyage d’études organisé par l’association antiraciste française et l’UEJF à l’invitation de l’ONG Coalition for Justice. Motivé par Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, Mc Solaar y participe, voulant «comprendre ce qui motivait l’engagement des militants français, disait-il, la veille du concert de Zugdidi. Je suis fasciné par ces jeunes qui s’engagent. Je voulais savoir qui ils étaient, quel était leur moteur, comment ils justifiaient la défense des droits de l’homme dans des pays qui n’étaient pas le leur.» L’auteur de Bouge de là les a donc accompagnés à Gori, bombardée par l’armée russe en août 2008. Ensemble, ils ont recueilli des témoignages dans les camps de déplacés proches de la ligne de démarcation des deux régions occupées, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie ; ont interrogé les membres de la force d’interposition européenne : «Ça m’a impressionné de voir ces jeunes militants pousser leurs interlocuteurs dans leurs retranchements, s’interroger sur la situation des réfugiés, mais aussi être soucieux d’avoir le point de vue adverse. Parce qu’après tout, tout le monde peut dire que c’est la terre de leurs ancêtres, seulement il y a là dans ce petit pays une situation qui n’est pas réglée, des déplacements de population… C’est ce qu’ils veulent mettre en lumière. Il ne suffit pas de lire la déclaration des droits de l’homme, il faut aussi l’appliquer.» Solaar a même appris à dire «Bouge de là» en géorgien. En russe aussi, ça pourrait valoir le coup.
Birkin et Mc Solaar bougent pour la Géorgie - Libération
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