Estimant avoir subi des discriminations sur la célèbre chaîne publique, Noredine Mohamedi saisissait, en juin 2008, la Halde grâce à Karim Saïdi, correspondant saint-quentinois de l'époque, et actuel conseiller municipal de la majorité. A l'occasion de la journée contre le racisme et les discriminations (le 21 mars), rencontre avec l'ancien présentateur du JT de France 3 Picardie.
« Le moment est venu d'en parler. De tout dire. Six ans, six années de CDD à plein régime… ». Voilà comment débute le tout récent blog* de Noredine Mohamedi, journaliste depuis près de 25 ans, qui a décidé de mettre sur la place publique les différentes discriminations qu'il estime avoir subies, notamment, lors de son séjour à France 3 Picardie. Ces dernières années, il enchaîna une multitude de CDD dans onze sites régionaux de France 3, dont celui basé à Amiens entre octobre 2006 et mars 2008. Et, on ne peut pas dire que la destination picarde lui ait laissé un souvenir impérissable.
Trois candidatures, trois recalages
S'il a eu l'occasion de sillonner à maintes reprises l'Aisne et la cité des Pastels lors de la réalisation de ses reportages, il était surtout connu des habitants de Saint-Quentin comme le présentateur phare de plusieurs émissions, dont le journal télévisé et Voix publique, sur la célèbre chaîne régionale.
Derrière la vitrine du poste télé, la réalité est moins glamour. « Cinq ans à subir. Des humiliations, des remarques, la rumeur, le harcèlement, la manipulation : tout y est passé ». C'est ce qu'aurait vécu Noredine Mohamedi lors de son passage dans les services de France 3. En Basse-Normandie, il accuse sa hiérarchie de harcèlement moral. En Picardie, il accuse celle-ci de discrimination sur les origines.
Après une succession sans fin de CDD, il décide de postuler à trois postes en CDI en Picardie. Tous refusés, le dernier portait sur un profil de présentateur confirmé. « Ils [les membres de la direction] ont trouvé le moyen d'embaucher une fille sans aucune expérience de présentation, lance-t-il. La preuve, trois ou quatre mois plus tard, elle a été retirée de l'antenne. »
« Elle a dû retourner en formation car elle n'était pas à l'aise, elle bafouillait, elle n'était pas opérationnelle, précise Karim Saïdi, ancien correspondant de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) à Saint-Quentin, qui était en charge du dossier à l'époque.
Ce choix de la direction est d'autant plus surprenant que Nordine Mohamedi est loin d'être un néophyte dans le métier. Ayant travaillé six ans au service des sports de Canal +, comme présentateur, son CV en ferait pâlir plus d'un. Ces compétences ne sont plus à mettre en doute. « Quand je suis arrivé à France 3, j'avais déjà dix ans d'expérience de présentateur derrière moi », rappelle-t-il, avant d'ajouter : « Comme bouche-trou, je faisais l'affaire, mais pas comme titulaire ! »
Dans ce type de situation, l'omerta est la règle. « Il faut se débrouiller tout seul, regrette-t-il. Certains vous traitent de mythomane, d'autres font de l'angélisme en minimisant les faits… Même les syndicats m'ont dit de passer à autre chose. C'est une situation terrible. »
Il saisit la Halde à Saint-Quentin
Sans soutien de ses directions parisienne et picarde, il saisit la Halde à Saint-Quentin auprès de son correspondant, Karim Saïdi -nommé depuis conseiller municipal à la Politique de la ville et à la Cohésion sociale - « afin d'en finir avec l'impunité ». « Dans ce dossier, il y a eu rupture d'égalité entre les deux postulants au poste, constate Karim Saïdi. Il y a sans aucun doute discrimination lorsque l'on compare l'expérience des deux candidats. »
Reste que ce dernier ne peut en dire plus. « Je n'ai toutefois pas pu démontrer que les origines de Noredine Mohamedi étaient en cause. »
Malgré tout, sur les onze antennes régionales de France 3 où Nordine Mohamedi est passé, neuf n'ont jamais posé de problèmes.
Alors que son dossier est encore en instance d'étude par la Halde, il vient d'être appelé pour un contrat de cinq jours à France 3 Grenoble. « France 3 ne me propose que des petits contrats pour éviter que je sois requalifié… »
Contactées, les directions de France 3 et France 3 Picardie n'ont pas donné suite à nos appels.
PRATIQUE :
*Pour en savoir plus, tapez : nordine-mohamedi.com/
L'Aisne Nouvelle : Article : France 3 Picardie, théâtre d'une...: "France 3 Picardie, théâtre d'une discrimination ?"
Trois candidatures, trois recalages
S'il a eu l'occasion de sillonner à maintes reprises l'Aisne et la cité des Pastels lors de la réalisation de ses reportages, il était surtout connu des habitants de Saint-Quentin comme le présentateur phare de plusieurs émissions, dont le journal télévisé et Voix publique, sur la célèbre chaîne régionale.
Derrière la vitrine du poste télé, la réalité est moins glamour. « Cinq ans à subir. Des humiliations, des remarques, la rumeur, le harcèlement, la manipulation : tout y est passé ». C'est ce qu'aurait vécu Noredine Mohamedi lors de son passage dans les services de France 3. En Basse-Normandie, il accuse sa hiérarchie de harcèlement moral. En Picardie, il accuse celle-ci de discrimination sur les origines.
Après une succession sans fin de CDD, il décide de postuler à trois postes en CDI en Picardie. Tous refusés, le dernier portait sur un profil de présentateur confirmé. « Ils [les membres de la direction] ont trouvé le moyen d'embaucher une fille sans aucune expérience de présentation, lance-t-il. La preuve, trois ou quatre mois plus tard, elle a été retirée de l'antenne. »
« Elle a dû retourner en formation car elle n'était pas à l'aise, elle bafouillait, elle n'était pas opérationnelle, précise Karim Saïdi, ancien correspondant de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) à Saint-Quentin, qui était en charge du dossier à l'époque.
Ce choix de la direction est d'autant plus surprenant que Nordine Mohamedi est loin d'être un néophyte dans le métier. Ayant travaillé six ans au service des sports de Canal +, comme présentateur, son CV en ferait pâlir plus d'un. Ces compétences ne sont plus à mettre en doute. « Quand je suis arrivé à France 3, j'avais déjà dix ans d'expérience de présentateur derrière moi », rappelle-t-il, avant d'ajouter : « Comme bouche-trou, je faisais l'affaire, mais pas comme titulaire ! »
Dans ce type de situation, l'omerta est la règle. « Il faut se débrouiller tout seul, regrette-t-il. Certains vous traitent de mythomane, d'autres font de l'angélisme en minimisant les faits… Même les syndicats m'ont dit de passer à autre chose. C'est une situation terrible. »
Il saisit la Halde à Saint-Quentin
Sans soutien de ses directions parisienne et picarde, il saisit la Halde à Saint-Quentin auprès de son correspondant, Karim Saïdi -nommé depuis conseiller municipal à la Politique de la ville et à la Cohésion sociale - « afin d'en finir avec l'impunité ». « Dans ce dossier, il y a eu rupture d'égalité entre les deux postulants au poste, constate Karim Saïdi. Il y a sans aucun doute discrimination lorsque l'on compare l'expérience des deux candidats. »
Reste que ce dernier ne peut en dire plus. « Je n'ai toutefois pas pu démontrer que les origines de Noredine Mohamedi étaient en cause. »
Malgré tout, sur les onze antennes régionales de France 3 où Nordine Mohamedi est passé, neuf n'ont jamais posé de problèmes.
Alors que son dossier est encore en instance d'étude par la Halde, il vient d'être appelé pour un contrat de cinq jours à France 3 Grenoble. « France 3 ne me propose que des petits contrats pour éviter que je sois requalifié… »
Contactées, les directions de France 3 et France 3 Picardie n'ont pas donné suite à nos appels.
PRATIQUE :
*Pour en savoir plus, tapez : nordine-mohamedi.com/
L'Aisne Nouvelle : Article : France 3 Picardie, théâtre d'une...: "France 3 Picardie, théâtre d'une discrimination ?"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire