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mardi 2 mars 2010

La “folle jeunesse” de Madelin et Devedjian revient sur le devant de la scène

Patrick Devedjian et Alain Madelin ont tour à tour, annoncé leur intention de déposer plainte en diffamation contre Vincent Peillon. Jeudi 25 février sur LCI, le député européen socialiste avait montré une coupure de presse du 11 Novembre 1965. Celle-ci relatait une audience correctionnelle à Draguignan (Var), concernant deux “jeune gens […] étudiants à la faculté de droit de Paris, à qui le soleil a quelque peu tourné la tête […] Devedjian Patrick et Madelin Alain”. L’article du Petit-Varois racontait l’équipée estivale des deux futurs ministres, entre siphonnage d’une voiture, vol de papiers et possession d’une arme à feu. “Je souhaite véritablement qu’Ali Soumaré fasse une aussi belle carrière”, a lancé M. Peillon qui réagissait aux attaques de l’UMP contre la tête de liste socialiste dans le Val-d’Oise. Interrogé par l’AFP, Jean-Marc Fedida, avocat de M. Madelin a déclaré: “Je ne sais pas si le Petit-Varois a publié en 1965 une article de cette nature, tout ce que je peux vous dire c’est que les faits ne sont pas vrais”.
L’affaire avait déjà buzzé fin 2009 sur le net, s’appuyant sur deux coupures, celle déjà citée du Petit-Varois et un compte rendu d’audience encore du 11 novembre 1965, publié cette fois dans Nice-Matin. Var-Matin y avait d’ailleurs consacré un article le 5 décembre 2009. Et fait réagir Thierry Mariani: “C’est une connerie de jeunes, voilà tout” avait déclaré le candidat UMP aux régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ajoutant “qui n’a jamais volé un paquet de bonbons?”

Raids

Cette péripétie de la campagne des régionales remet sur le devant de la scène la jeunesse politique “remuante” d’Alain Madelin et Patrick Devedjian . En 1965, respectivement âgés de 19 et 21 ans, ils militent activement à Occident. Ce sont eux, avec, entre autres, Alain Robert, Gérard Longuet ou encore Jack Marchal, qui impulsent un nouvel activisme étudiant à l’extrême droite, aussi violent que ses prédécesseurs, mais se voulant plus “rock’n roll”.

 Le quotidien d’Occident, ce sont les affrontements durs avec les groupes politiques d’extrême gauche qui sont majoritaires dans le monde universitaire. Les descentes d’Occident se multiplient en 1966 et 1967 et culminent avec l’affaire de l’université de Mont-Saint-Aignan, à Rouen le 12 janvier 1967. Dans son livre paru en 2005 au Seuil, Génération Occident, Frédéric Charpier raconte : “Une vingtaine d’invidus, blousons et manteaux de cuir noir a transpercé le brouillard. Ils brandissent des barres de fer, l’un d’eux, un trident. Ils hurlent “Occident vaincra, Occident passera, De Gaulle au poteau!”, se ruent avec une hargne incroyable sur les porteurs de pancarte du Comité Viet-Nâm et s’emparent du drapeau Viet-Cong. […] Certains militants agressés ne se relèvent pas. Ils gisent à terre au milieu des débris de verre, des boulons des barres de fer et des chaises tordues, dans des flaques de sang. Un militant de la JCR, Serge Bolloch [qui deviendra journaliste au Monde] est dans le coma. Un coup de clé anglaise lui a enfoncé la boîte cranienne. On retrouvera dans sa chair un éclat de métal, c’est dire avec quelle violence le coup a été asséné.”

L’enquête de la police à la suite de ce raid crée un climat de suspicion généralisée dans le groupe. Chacun soupçonne l’autre d’avoir parlé. François Duprat est d’ailleurs frappé et pourchassé. Des interrogations se font jour sur Patrick Devedjian. Un piège lui est tendu. “Il est convoqué rue Soufflot prétendument pour une réunion. A peine a-t-il franchi le pas de la porte qu’il est frappé, déshabillé, jeté dans une baignoire. Quatre de ses camarades l’accusent d’avoir balancé aux flics et l’immerge sous l’eau. Ils veulent lui faire signer des aveux”, raconte encore Frédéric Charpier. M.Devedjian parviendra à s’échapper en sautant par la fenêtre. Et sera ramassé par les policiers. Le 12 juillet 1967, le tribunal de Rouen condamnera 13 personnes pour violences et voies de fait avec préméditation. MM. Devedjian et Madelin écoperont d’une amende. La peine maximale sera 10 mois de prison avec sursis contre Alain Robert.


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