SOS Racisme a annoncé jeudi avoir saisi la justice pour réclamer une enquête sur un possible "fichage ethno-racial" pratiqué par les agents de sécurité d'un supermarché Carrefour de Lyon, où un jeune homme est décédé en décembre après avoir été retenu par des vigiles. "Nous avons envoyé un courrier hier soir au procureur de la République de Lyon pour lui demander s'il a ouvert des poursuites sur cette infraction ou s'il compte le faire", a annoncé à l'AFP l'avocat de l'association, Georges Meyer. L'existence d'éventuelles pratiques discriminatoires avait été soulevée début mars dans l'instruction ouverte sur les conditions de la mort d'un jeune homme, Michaël Blaise, retenu par quatre vigiles dans un local du supermarché de la Part-Dieu en décembre dernier. Selon SOS Racisme, l'enquête a "permis de révéler l'existence d'un classeur où les agents de sécurité du supermarché notaient +à la manière d'une main courante+ toutes leurs interpellations". "Chaque note est accompagnée d'un code chiffré destiné à +identifier l'origine ethnique de la personne+", poursuit l'association, qui rappelle que la "pratique du fichage ethno-racial est dangereuse et surtout prohibée par l'article 226-19 du code pénal". D'après Me Meyer, SOS Racisme est prêt "à se constituer partie civile", si le parquet de Lyon prend un réquisitoire supplétif demandant au juge, chargé de l'enquête sur le décès de Michaël Blaise, d'élargir son instruction aux faits de "fichage ethnique". Dans le cas contraire, le courrier envoyé mercredi "vaudra dépôt de plainte contre X", ce qui obligera le parquet à engager des poursuites, précise l'avocat. Le conseil de la famille de Michaël Blaise, Me Yves Sauvayre, conteste quant à lui le terme de "fichage ethnique" et préfère parler d'une "sorte de nomenclature, un code chiffré correspondant à l'ethnie des personnes interpellées" par les vigiles. "Si certaines pratiques isolées ont pu être constatées dans le magasin de Lyon Part-Dieu, Carrefour les condamne avec la plus grande fermeté et a demandé de les faire cesser immédiatement", a réagi le distributeur début mars dans un communiqué. Quatre vigiles, soupçonnés d'avoir asphyxié Michaël Blaise, qui venait de voler une canette de bière dans le magasin, avaient été mis en examen le 31 décembre pour "violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner" et écroués. La vidéo enregistrée dans le local de contrôle, où cet homme de 25 ans avait été conduit après son vol, montrait des violences "totalement disproportionnées par rapport à la situation", selon le parquet.
>LYON, 18 mars 2010 (AFP) - 17h22
>LYON, 18 mars 2010 (AFP) - 17h22
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