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mardi 2 février 2010

Débat sur l'identité nationale: un début d'aveu d'Eric Besson - Libération

Selon un sondage, seuls 22,2% des personnes interrogées ont trouvé un intérêt à cette initiative. Tout en la justifiant, le ministre «comprend» ce peu d'enthousiasme.

Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, à Marseille, le 15 janvier

Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, à Marseille, le 15 janvier (Jean-Paul Pelissier / Reuters)

Un début d’ébauche d’autocritique. Alors que selon un sondage, seuls 22,2% des Français ont trouvé le débat sur l’identité nationale «constructif», son instigateur, Eric Besson, a reconnu, sur France Info, qu’«objectivement, ce n’est pas faux... Ils ont raison.» Mais le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale a surtout défendu son initiative — «indispensable» et un engagement de campagne de Nicolas Sarkozy — et déploré que des «caricatures» et des «phénomènes exogènes» aient saboté le débat.

A la question: «Estimez-vous que le débat sur l’identité nationale a été constructif?», 22,2% des sondés ont répondu «oui», 63,1% ont répondu «non», alors que 14,7% ne se sont pas prononcés, d’après cette enquête Obea-InfraForces réalisée pour 20 minutes et France Info.

Le ministre justifie ce peu d’enthousiasme par les «caricatures» dont le débat sur l’identité nationale a fait l’objet, selon lui. «Certains ont dit: "c’est pour stigmatiser les étrangers ou les Français d’origine étrangère". [...] C’est grotesque, j’ai voulu un débat pour rassembler, pour dire ce qui nous lie, ce que sont nos valeurs», assure Besson qui, compte tenu des «polémiques», dit «comprendre» ce jugement d’«une partie de nos concitoyens».

Electoraliste pour 53,4% des sondés

Et d’invoquer, pour expliquer ce revers, les «phénomènes extérieurs» qui se sont télescopés avec le débat: vote sur les minarets en Suisse, «attitude de quelques jeunes après les matchs Algérie-Egypte» ou encore discussions sur une éventuelle interdiction du port du voile intégral.

S’il admet n’avoir pas assez associé les intellectuels à sa démarche et regrette de n’avoir pas «créé, dès le début, un comité des sages ou un comité d’orientation» sur la question de l’identité nationale, Besson, en revanche, rejette les reproches, notamment à gauche, sur le côté opportuniste d’une telle initiative à l’approche des régionales. «Je n’avais pas du tout anticipé la polémique sur les élections régionales . [...] J’ai entendu mille fois qu’il paraît que ce débat a été lancé pour les élections régionales, ce que je continue à trouver absurde. Mais dont acte.»

Les sondés sont 53,4% à trouver que ce débat «est une démarche électoraliste», tandis que 29,7% répondent non et 16,9% ne se prononcent pas.

Le débat sur l’identité nationale, qui devait se conclure par un colloque prévu le 4 février, avec remise d’un rapport de synthèse, donnera finalement lieu à un séminaire gouvernemental à une date qui reste à déterminer. Des décisions seront annoncées plus tard par Nicolas Sarkozy. Une modification d'agenda intervenue «compte tenu, conclut le ministère auprès de l’AFP, de l’ampleur prise par le grand débat...»

Selon 20 Minutes, l’enquête a été réalisée par téléphone auprès d’un «échantillon représentatif de 1.000 personnes constitué selon la méthode des quotas».


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