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mardi 12 janvier 2010

Jean-Marie Le Pen et Philippe Vardon “se cognent” dans un débat à la télé

 Ce n’est pas au vieux singe que l’on apprend à faire la grimace. La maxime est aussi valable à l’extrême droite. Philippe Vardon, 29 ans, co-fondateur du Bloc Identitaire, chanteur du groupe Fraction , président de l’association Nissa Rebella et candidat à Nice lors des dernières municipales, l’a appris à ses dépens samedi 9 janvier, lors d’un débat qui l’opposait-notamment, mais au final principalement- à Jean-Marie Le Pen, 81 ans, le président du FN, sur France 3 Côte d’Azur. Débat qui s’est déroulé un peu à la manière du dernier Rocky, où le boxeur vieillissant et sur le retour remettait un jeune boxeur sûr de lui à sa place.

Il faut dire que les Identitaires se sont associés à Jacques Bompard- le maire d’Orange (Vaucluse), ex-FN et ennemi intime de M. Le Pen, dans une liste baptisée Ligue du Sud,en Provence-Alpes-Côte-d’Azur pour les prochaines régionales. Une liste qui marche sur les plates-bandes du FN et de son président (voire ici sur notre blog).

Dès le début de l’émission, le ton est donné. “Nous ne sommes pas politiquement de la même dimension. M. Vardon représente une liste fantôme” lance d’entrée de jeu Le Pen, un poil agressif. Et de décocher un direct: “Je crois savoir que M. Vardon n’est plus éligible et qu’il n’est même plus électeur à la suite de décisions de justice qui ont été prises contre lui.” M. Le Pen fait référence à un arrêt tout récent de la Cour de cassation confirmant la condamnation de Vardon par la cour d’appel d’Aix en Provence en septembre 2008 à des peines d’amende et de sursis auquel s’ajoute une privation de droits civiques. Vardon répond: “Ce qui m’étonne, c’est de voir quelqu’un comme vous qui a tellement subi les foudres du politiquement correct, de la pensée unique, y compris dans les tribunaux, se placer sur ce terrain-là. […] Je vous rappellerais une simple arithmétique électorale: lors de la dernière cantonale partielle en septembre à Nice, votre mouvement a fait 8 voix de plus que celui que je représente”.

Mais le leader frontiste, entré en politique il y a plus de 50 ans, ne laisse pas son adversaire respirer, ne retient pas ses coups et l’enchaîne dans les cordes: “M. Vardon, si vous le prenez sur ce ton-là, vous m’obligez à être plus clair. Vous avez 30 ans et vous avez appartenu à 5 partis politiques différents: FN, MNR, Unité radicale -le parti de l’assassin (sic) de Chirac-, le Bloc identitaire et maintenant vous êtes derrière le MPF de Bompard qui veut constituer une béquille pour l’UMP. Vous êtes une liste de supplétifs velléitaires.”

“Pacaman”

Philippe Vardon, un tantinet accroché à ses notes et qui avait des soutiens dans le public, réplique, notamment sur les actions des Identitaires et sur l’ancrage régional et l’identité niçoise. Peine perdue. Petit extrait du dialogue:

Le Pen: “Je ne me crois pas obligé de parler nissard ou de me déguiser en “Pacaman” parce que je suis tête de liste dans cette région où j’ai été conseiller régional pendant 12 ans” […]

Vardon: “Vous êtes insultant avec ma langue, avec mes ancêtres”

Le Pen: “Est-ce qu’au moins vous la parlez cette langue? Je n’en suis pas si sûr”.

Une agressivité lepenienne qui démontre aussi que le président du FN craint que la liste emmenée par Jacques Bompard et les Identitaires l’empêche d’atteindre les 10% des voix lui permettant le maintien au second tour. Et qu’elle le laisse sur un échec pour son dernier combat politique. D’ailleurs, selon Novopress, site de la galaxie identitaire, Le Pen serait parti sans saluer le directeur de campagne de la Ligue du Sud dans les Alpes-Maritimes. Fin du 1er round.

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