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jeudi 21 janvier 2010

Identité nationale : appel à un "rassemblement éclair" à Lyon

IDENTITE NATIONALE - L'interminable débat initié par Eric Besson fait étape à Lyon ce vendredi. Comme dans les autres villes, les participants ont été triés sur le volet, bien que le débat soit annoncé "public". Et comme dans d'autres villes, un grand nombre d'associations et de mouvements de jeunesse appellent à une manifestation. Ici une "mobilisation flash", un "rassemblement éclair"...

L'idée des opposants est de venir devant la préfecture du Rhône un peu avant le débat, à 17h. Sans drapeaux, sans banderoles, sans mot d'ordre "des orgas". Mais habillés de noir et avec l'idée de ne pas forcément rester longtemps, mais "d'être nombreux, dans un rassemblement le plus ouvert possible, pour dire notre refus", explique Lucie Briatte, responsable départementale des MJS (mouvement des jeunes socialistes). Mercredi, au cours d'une conférence de presse, la jeune femme et les représentants d'une partie des mouvements qui composent le collectif ont expliqué les raisons de ce refus.

"Le gouvernement n'a pas envie de parler de la crise et du chômage, commence Boris Ferrier, responsable des jeunes communistes. Mais nous, nous ne voulons pas parler d'identité nationale (...) Car cela n'existe pas, l'identité nationale. La nation, ce n'est pas cela. C'est l'envie de partager un destin commun, avec nos diversités."

Membre de SOS Racisme, Delphine Sall affirme que les permanences juridiques assurées par son association reçoivent de plus en plus "de personnes victimes de propos racistes entre voisins, dans les transports ou dans la rue". Selon elle, les "nombreux dérapages" d'élus à l'occasion de ce débat ont "libéré la parole xénophobe". Les citoyens se sentiraient libérés, "autorisés à tenir de tels propos".

Les membres du collectif refusent de participer au débat d'Eric Besson, et constatent qu'ils n'ont de toute façon pas été invités. Même la Ligue des Droits de l'Homme aurait été écartée, selon Ammar Ayad, membre de son bureau départemental. Elle ne serait pas venue : "Nous n'acceptons pas, ajoute-t-il, que l'on nous somme de dire qui nous sommes".

Loïc Robert, jeune chercheur et militant Vert, a essayé pour sa part de s'inscrire, afin de venir en tant qu'universitaire observer ce qui se disait. Il aurait contacté la préfecture. Un représentant du recteur aurait alors demandé à le rencontrer. Ils se seraient vus pendant vingt minutes. Le chercheur n'a ensuite jamais reçu l'invitation promise.

Contactée par LibéLyon, la préfecture confirme que les débats sont accessibles sur "invitation", mais elle affirme qu'il y a eu "pas mal" d'invités. Parmi eux, la Licra et Ni putes ni soumises ont accepté de participer. "Nous avons aussi invité tous les élus des principales villes, et les membres des groupes politiques au conseil général et au conseil régional", ajoute une porte-parole de la préfecture.

Pour Michel Chomarat, représentant d'Homosexualités et socialisme, l'Etat pratique le "tri sélectif". Lorsqu'il choisit ses invités, et lorsqu'il organise un débat cherchant, selon lui, à distinguer bons et mauvais Français. "Nous n'intéressons pas le ministre et ses collaborateurs, ajoute-t-il. Ce qu'ils veulent, c'est entendre des gens dans la norme". Il partage l'avis de ses jeunes partenaires au sein du collectif : le débat n'est pour eux qu'un dérivatif. "La crise du capitalisme a besoin d'un bouc émissaire", conclut Michel Chomarat.

Les organisations jeunes des partis impliqués appellent leurs "aînés" à se joindre à eux vendredi.

Olivier BERTRAND


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