Les pompiers portent secours à un manifestant blessé par des membres d'un groupuscule brandissant des drapeaux tricolores / Maxime Jegat
"Tous ces policiers sur le pied de guerre, tout un quartier interdit d'accès : c'est démesuré ! » Présent au cœur de la manifestation organisée aux abords de la préfecture du Rhône, Etienne Tête, l'enfant terrible des Verts lyonnais, résumait bien le sentiment général en dénonçant l'impressionnante dimension du dispositif mis en place par les forces de l'ordre ; mobilisation paraissant d'autant plus disproportionnée que le rassemblement n'a réuni que 300 personnes environ. Pour autant, ce déploiement de forces n'a pas empêché l'irruption d'un groupe de contre-manifestants qui s'en sont pris violemment aux contestataires « anti Besson » se trouvant à l'extrémité de la rue Dunoir, à l'intersection avec l'avenue de Saxe. Reconnus comme appartenant à un groupuscule lyonnais se réclamant de la défense de l'identité nationale, les membres de ce commando, dont certains brandissaient le drapeau français, le visage dissimulé par des foulards, ont pris à revers les manifestants tournés vers l'autre bout de la chaussée, criant leur colère face à l'entrée de la préfecture située rue Corneille. Aussi brutale que soudaine, cette attaque en règle a fait deux blessés dans les rangs des opposants au débat dont l'un sérieusement touché à une jambe a dû être transporté à l'hôpital par les sapeurs-pompiers. Passé l'effet de surprise, les agresseurs ont trouvé du « répondant » dans le camp d'en face et ont vite tourné les talons pour disparaître comme ils étaient venus… L'échauffourée, la première à se produire lors d'une manifestation organisée contre la tenue du débat sur l'identité nationale, n'a duré que cinq minutes.
« Là, on n'a pas vu les policiers » remarquaient amers plusieurs jeunes gens parmi ceux qui avaient répondu à l'appel de SOS Racisme et d'autres organisations dont la Ligue des Droits de l'Homme. Tous venus exprimer leur désaccord avec « le débat de la honte » ainsi que le proclamaient les pancartes où fleurissaient quelques formules bien senties à l'intention du ministre.
Le Progrès
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