Quels sont aujourd'hui les motifs d'inquiétude de SOS racisme?
L'inquiétude est liée à la crise. Dans ce type de période, les premières personnes touchées sont celles qui sont susceptibles d'être discriminées, qui vivent déjà dans des conditions précaires. A ce risque, s'ajoute le phénomène de bouc émissaire. C'est pourquoi nous demandons aux autorités politiques d'être particulièrement vigilantes sur les signaux qu'ils envoient.
Que pensez-vous des statistiques ethniques?
C'est un débat fumeux. Nous sommes opposés à ces statistiques dans la mesure où elles recensent les gens selon leurs origines. Or, toute la richesse de la France est justement de s'être construite sur des identités fluides, sur un grand métissage. Permettre des statistiques ethniques reviendrait à rigidifier des constructions identitaires.
Qu'attendez-vous du pouvoir politique en matière de lutte contre les discriminations.
Nous demandons l'ouverture de tous les emplois aux étrangers, le développement des CV anonymes, la reconnaissance des actions des entreprises dans cette lutte, notamment pour l'accès aux marchés publics. Or, aucune mesure concrète n'émerge et parallèlement, la politique d'expulsions tend à faire croire que les sans papiers sont dangereux.
Récemment, l'inauguration de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration a été perturbée. Qu'en pensez-vous?
Cette structure est ouverte depuis octobre 2007 et fait un travail pédagogique remarquable. Mais je comprends l'émotion et la contestation soulevée par cette inauguration : le fait d'associer immigration et identité nationale est un signal négatif.
Propos recueillis par Muriel Florin Le Progrès de Lyon - Infos du Rhône : Dominique Sopo, Président de SOS Racisme
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