SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

mardi 8 mars 2011

Lyon 7 e : SOS racisme « va déposer plainte » contre la discothèque AKGB

La discothèque AKGB est située rue des Bons-Enfants, juste derrière la gare SNCF Jean-Macé, à Lyon 7 e. Le directeur marocain de l’AKGB Sofiane Gabel, entouré des physionomistes le Malien Bacari et le Russe Andreï  / Photo DR

La discothèque AKGB est située rue des Bons-Enfants, juste derrière la gare SNCF Jean-Macé, à Lyon 7 e. Le directeur marocain de l’AKGB Sofiane Gabel, entouré des physionomistes le Malien Bacari et le Russe Andreï / Photo DR

L’association a mené un testing dans la nuit de samedi à dimanche. Elle affirme que deux couples « de couleur » se sont vus refuser l’entrée. « Il n’y a pas de consignes, ni de ségrégation chez nous », répond l’établissement

L’un des établissements phare des nuits lyonnaises se retrouve la cible des accusations de SOS racisme, qui annonce vouloir déposer plainte, demain, pour « discrimination raciale ». Dans la nuit de samedi à dimanche, l’association indique avoir mené un testing « positif » à l’AKGB, discothèque située rue des Bons-Enfants, à proximité de la gare SNCF de Jean-Macé (7 e arrondissement). Objectif de cette action, conduite à l’occasion de la « première nuit du testing européen » : s’assurer que les portiers ne pratiquent pas le « délit de faciès ».

« Nous avions choisi trois adresses de la région, où des problèmes nous avaient été signalés » ces derniers mois, rapporte Feki Ouajdi, coordinateur régional de SOS racisme. Plusieurs équipes de l’association, armées de caméras cachées, se sont « déguisées » en noctambules pour aller faire ces vérifications. Mais d’après SOS racisme, il n’y a que devant l’AKGB que des difficultés particulières seraient apparues. « Nous étions deux couples, correctement habillés et nous n’avions pas consommé d’alcool ; lorsque nous sommes arrivés devant le portier, vers 1 heure du matin, il a refusé de nous laisser entrer, sans donner de motif », témoigne Feki Ouajdi, qui était accompagné de personnes d’origines africaine et antillaise, âgées d’une vingtaine d’années. « Deux minutes après », « un deuxième groupe d’origine européenne » agissant pour le compte de SOS racisme est entré « sans aucun problème », assure l’association. Les scènes ont été filmées, une loi de 2006 admettant le testing comme élément de preuve devant le juge pénal. Mais à ce stade, la prudence est de rigueur. Thierry Lahon, le co-gérant de l’AKGB, affirmait hier n’avoir « aucune information en sa possession » sur cette affaire. « Si ces personnes ont été refusées, j’imagine que c’est parce qu’il y avait une raison », dit-il, en soulignant le fait que son établissement ne donne « pas de consignes » et ne pratique « pas de ségrégation » mais a « le devoir d’assurer la tranquillité du voisinage et la sécurité de la clientèle ». « Toutes les nationalités sont rentrées samedi », affirme-t-il, en mettant en avant, en outre, la diversité de son recrutement. « Notre directeur de la sécurité est camerounais, notre directeur de la nuit est marocain, notre directeur de la salle est algérien, un des portiers est russe et nous avons même un apprenti togolais : pour des gens soit disant « racistes », nous sommes « mal lotis », réplique Thierry Lahon, avant de s’interroger sur la méthode de SOS racisme : « A quels résultats veulent-ils arriver ? Ce genre d’action incite au racisme. Qu’on ne s’étonne pas des résultats de certains sondages… »

Selon la loi, la discrimination raciale est un délit passible de deux ans d’emprisonnement et/ou de 30 000 euros d’amende, maximum, mais les condamnations dans les affaires de testing atteignent, lorsqu’elles sont prononcées, des montants plus proches de 1 500 euros d’amende.

Nicolas Ballet


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