SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

vendredi 23 décembre 2011

Un député Britannique Conservateur nostalgique de l’époque Nazi



SOS Racisme Haute-Savoie dénonce les agissements du député Britannique conservateur Aidan BURLEY, âgé de 32 ans.

Le 03 Décembre dernier, le député Aidan BURLEY a participé à une soirée dans un restaurant de Val-Thorens ou manifestement certains de ses amis semblaient être nostalgiques de l’époque Nazi.

Une photographie et une vidéo montre le dit député lors de cette soirée au cours de laquelle l’un des participants, Mark FOURNIER, 34ans, a été photographié en train de faire le salut nazi déguisé en Officier SS.

Ce groupe d’individus s’est mis a chanté « Mein Fuhrer! Mein Fuhrer! Mein Fuhrer!, Himmler! Himmler! Himmler! Eichmann! Eichmann! Eichmann! » Puis, l’un des participant a porté un toast au troisième Reich. Enfin, ils s’en sont pris à un serveur du restaurant lui reprochant « d’insulter le Reich » et... d’être français.

Une partie de la scène a été filmée et photographiée avec un Smartphone par un client du restaurant (voir dossier de presse).

SOS Racisme Haute-Savoie condamne avec la plus grande fermeté les agissements du Député Conservateur Aidan BURLEY et ceux des personnes qui l’accompagnaient et réclame la démission immédiate du député britannique Aidan BURLEY.

SOS Racisme Haute-Savoie annonce officiellement avoir déposé une plainte à 22h01 au parquet d’Albertville contre le député Aidan BURLEY et Mark FOURNIER et contre toute personne que l'enquête fera connaitre en suite des infractions commises le 3 décembre 2011 au sein du restaurant "la Fondue" à Val-Thorens.

« les propos (chants, cris et autres paroles) tenus le soir du 03 décembre 2011 constituent des « cris et chants séditieux » ainsi que l’apologie « des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des crimes de collaboration avec l’ennemi » (article 24 de la loi du 29 juillet 1881).

« ces derniers sont également constitutifs du délit d’incitation à la haine raciale dès lors que le régime glorifié ainsi que ses représentants ont développé l’idéologie nazie. »

« Enfin, le port de l’uniforme nazi est puni et réprimé par les dispositions de l’article R 645-1 du Code Pénal.

mardi 20 décembre 2011

Agression raciste au Concert de Sniper à Lyon - Les témoignages (2)


Je souhaite témoigner d'un acte de racisme qui a touché plusieurs personnes.  
Je m'appelle M., j'ai 18 ans et je suis d'origine algérienne. Samedi soir dernier, à Lyon, plus précisément à la salle du Kao, au Ninkasi Gerland, se produisait mon groupe de rap préféré, à savoir Sniper. Il y'avait beaucoup de monde à Gerland ce soir là, mais pas que pour Sniper. En effet, il y'avait également une rencontre de football qui opposait l'OL à Evian. Lors de l'attente pour le concert, tout se passait bien, les gens parlaient et rigolaient entre eux, et il y'avait une bonne ambiance comme dans toute file d'attente de concert. Mais vers 19h30, un groupe de supporter lyonnais (qui étaient facilement reconnaissable grâce aux écharpes et vêtements de l'OL), sont venus près de nous et ils se sont montrés très menaçant. Ils étaient une quarantaine, ils nous ont insultés, nous ont dit que nous n'avions pas notre place en France et que nous avions trahis notre pays. Ils ont arborés fièrement une grande banderole où étaient inscrit cette phrase : "La France, tu l'aimes ou tu rentres au bled". Personne n'a répliqué dans la file d'attente car nous étions venus voir un concert et personne ne voulait gâcher sa soirée. Mais il a fallu de quelques regards de dégoûts pour qu'ils se montrent encore plus violent. Ils ont urinés dans des bouteilles de vins et nous les ont lancés violemment (j'ai moi même esquivé une bouteille qui allait finir en plein dans mon visage), ils nous ont crachés dessus, ils nous ont jetés des pétards et des fusées, ils ont même jetés des barrières de sécurités. Ils ont même agressés une femme voilée qui ne faisait que passer. 
J'ai été terriblement choqué de toute cette haine gratuite. Ce n'est pas la première fois que de tels actes racistes arrivent à Lyon et par ce mail, je vous fais part de mon ras le bol. Je suis français, je suis né en France, j'aime ce pays et je le respecte. De nombreuses personnes étaient des français "de souche" dans le concert. Je regrette un manque d'intelligence de leur part qui fait qu'aujourd'hui peu de monde aime à vivre en France. 
Je m'appelle M., j'ai 18 ans, et je suis d'origine algérienne. Et j'aime la France mais j'ai l'impression qu'elle ne m'aime pas.

Agression raciste au Concert de Sniper à Lyon - Les témoignages


Bonjour, 

je vous envoie un mail a tous afin de vous mettre au courant d'un accident très grave qui a eu lieu ce samedi en soirée
dans la zone lyonnaise plus précisément au Ninkasi kao, pour la venue du groupe SNIPER. 
Apparament un appel a été donnée via Facebook par un groupe de supporter lyonnais trés proche des jeunes identitaires pour la venue 
du groupe de rap. 

Une fois sur les lieux une banderole a été déployée avec comme slogans "la France, tu l'aimes ou tu rentres au bled". 

cette action était très bien construite et anticipé en amont, en mettant en avant deux, trois fouteurs de troubles afin d'attirer quelques jeunes vers eux, pour ensuite jaillir en grand nombres. 

ce groupe de supporter ont attaqué directement le public de sniper fessant la chaîne pour assister au concert en leur balançant des 
barrières de sécurité, des pétard était dans la foules, puis mêmes des bouteilles de champagne jetés en direction du public.
des personnes de toutes ages assistaient a ce concert de toutes origines et de tous sexe,  ce sont sentit en danger heureusement que le service d'ordre que je tient a féliciter a fait un travail exceptionnel en gardant leur sang froid et en nous ayant mis en sécurité le plus vite possible. 

une très grosse intérogations sur le travail des forces de l'ordre qui était déjà sur place du fait qu'il y ait un match de l'OL et qui ont mis extrêmement longtemps avant d'intervenir réellement en mettant en place les dispositifs nécessaire a notre sécurité  et mettre fin a ces attaques plus de 20min, cela est intolérable


Appel à témoin / Concert Sniper à Lyon


SOS Racisme Rhône lance un appel à témoin suite aux agressions physiques et verbales qu’on subi les spectateurs du groupe « Sniper » ce samedi 16 Septembre au Ninkasi Kao, rue Marcel Mérieux près du stade Gerland.
Alors que les personnes étaient dans la file d’attente pour entrer au Kao, une quarantaine de militants d’extrême droite se sont regroupés devant la salle de concert déployant une banderole « La France, tu l’aimes ou tu rentres au bled ». Outre la provocation xénophobe de cette banderole, des agressions physiques et verbales ont été menées à l’encontre des spectateurs du concert présents sur place sans que les forces de l’ordre pourtant présentes ce soir là n’interviennent.
SOS Racisme Rhône envisage de porter plainte pour ne pas laisser ces groupuscules agir dans l’impunité la plus totale. Pour cela, il est nécessaire de réunir le maximum de témoignages.
Nous invitons toutes les personnes témoins et/ou victime de cette agression à apporter des informations en nous contactant par téléphone au 04 78 75 01 38 ou en envoyant un courrier électronique à l’adresse suivante rhone-alpes@sos-racisme.org

Appel à témoin : les spectateurs du groupe SNIPER « pris pour cibles » par des militants d’extrême droite



COMMUNIQUE DE PRESSE
Appel à témoin : les spectateurs du groupe SNIPER « pris pour cibles » par des militants d’extrême droite

                Lyon, le 20 décembre 2011
SOS Racisme Rhône et la Maison des potes de la Loire dénoncent avec la plus grande fermeté les agressions qui se sont produites ce samedi 17 Décembre devant le Ninkasi Kao à Lyon lors du concert du groupe de rap « SNIPER ». De nombreuses personnes ont assisté à cette agression, nos organisations lancent un vaste appel pour retrouver ces témoins.
En marge du match de football OL-Evian, une quarantaine de militants d’extrême droite se sont regroupés devant la salle de concert avec une banderole « La France, tu l’aimes ou tu rentres au bled ». Outre la provocation xénophobe de cette banderole, des agressions physiques et verbales ont été menées à l’encontre des spectateurs du concert présents sur place. Ainsi des bouteilles, des pétards mais aussi des barrières de sécurité ont été lancées sur le public.
Selon plusieurs témoignages, les forces de l’ordre présentes ce soir-là pour le match qui avaient pourtant anticipé le risque d’agression ont mis plusieurs dizaines de minutes à réagir. Ils ont ainsi obligé les agents de sécurité du Ninkasi à intervenir seuls et ont surtout laissé le champ libre aux agresseurs.
Cette manifestation s’inscrit parmi de nombreuses autres actions non revendiquées que connaît actuellement Lyon. Elles sont systématiquement violentes et rassemblent les membres des différents groupuscules d’extrême droite présents sur Lyon. Cette manifestation fait non seulement écho à la campagne menée par le mouvement des Identitaires contre le groupe de rap « Sniper », mais également à la présence des néo-nazis du Bunker Kops à Gerland. Les membres de ces deux groupuscules fréquentent régulièrement les groupes de supporters de l’OL.
Nos organisations demandent à l’Olympique Lyonnais, aux groupes de supporters, à la Préfecture du Rhône mais aussi à la Ville de Lyon, propriétaire du stade de Gerland, de prendre conscience de la gravité de la situation lyonnaise et de mener les actions nécessaires pour éradiquer ces actes racistes du stade et de ses alentours.
Nous lançons un appel à témoin afin de faire progresser rapidement l’enquête. Nous invitons toutes les personnes témoins et/ou victime de cette agression à apporter des informations en nous contactant par téléphone au 04 78 75 01 38 ou en envoyant un courrier électronique à l’adresse suivante rhone-alpes@sos-racisme.org

samedi 17 décembre 2011

Un documentaire plonge dans l’entourage de Marine Le Pen | Droite(s) extrême(s)

Marine Le Pen est l'objet de beaucoup d'attention médiatique en cette fin d'année 2011. Si l'on a beaucoup entendu parler du documentaire de Caroline Fourest et Fiammetta Venner "Marine Le Pen : l’héritière", diffusé jeudi 15 décembre sur France 2, un autre passionnant travail journalistique - et complémentaire avec le premier - va être diffusé dimanche 18 décembre à 12h45 sur Canal +.

"La face cachée du nouveau Front" de Mathias Hillion et Karim Rissouli n'a pas comme objet principal Marine Le Pen. Cet excellent documentaire décrypte la stratégie du "nouveau" Front national et les divers cercles d'influence - officiels et officieux - autour de sa présidente. Ainsi se dresse en creux un portrait politique de Mme Le Pen. Le document recèle aussi quelques images jamais vues à la télé sur ses conseillers de l'ombre. Ainsi que quelques scènes qui révèlent des aspects de la personnalité de Mme Le Pen. Comme la relation très cordiale qui existe entre elle et le journaliste Eric Zemmour, (elle le tutoie).

Les deux journalistes se sont d'abord intéressé à ce qu'ils nomment le "cercle du Nord". Comprendre la bande d'Hénin Beaumont - Steeve Briois, Bruno Bilde et Laurent Brice - au centre de l'actualité à cause des soupçons de corruption qui pèsent sur la fédération PS du Pas-de-Calais et que le FN local dénonce depuis des années. On peut voir d'ailleurs, à ce propos, des images du conseil municipal d'Hénin-Beaumont où Marine Le Pen accuse avec vigueur l'ancien maire de la ville, Gérard Dallongeville, de malversations.

Mais l'équipe de Canal+ a aussi suivi le travail des équipes frontistes d'Hénin pendant plusieurs jours. Hénin-Beaumont, c'est le laboratoire du FN façon Marine Le Pen. L'expérience qu'elle veut appliquer à l'ensemble du territoire. On voit ainsi un parti qui milite au quotidien, qui travaille le terrain avec une efficacité redoutable.

Mathias Hillion et Karim Rissouli ont mené un travail de longue haleine, en suivant régulièrement les déplacements de Marine Le Pen, notamment à l'étranger. On peut ainsi voir comment s'est passé le fameux voyage américain de Marine Le Pen, sa désorganisation et son objectif caché: tisser des liens avec la communauté juive américaine. Ils montrent notamment l'envers du décor de sa rencontre avec Ron Prosor, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU qui fut le gros coup politique de Mme Le Pen lors de ce déplacement.

Mais le sel de ce documentaire de 52 minutes réside dans les images des proches que Marine Le Pen ne veut pas montrer. Il s'intéresse spécifiquement au cercle que les auteurs de ces lignes ont nommé le "GUD business" dans le "Système Le Pen" (Denoël), composé notamment d'anciens du GUD comme Frédéric Chatillon et Philippe Péninque. Concernant ce dernier, MM. Hillion et Rissouli ont exhumé une vidéo de son tractage en 2007 avec Mme Le Pen sur le marché d'Aulnay-sous-Bois. Une gageure pour ce proche de la candidate frontiste qui cultive le secret.

Autre passage extrêmement intéressant, celui sur Frédéric Chatillon. De plus en plus visible avec Marine Le Pen, on le voit dans une manifestation de soutien à Bachar-al Assad, à Paris, fin octobre, où il tombe notamment dans les bras de Ginette Skandrani, ancienne colistière de Dieudonné, exclue des Verts pour ses positions négationnistes.

L'on rappellera que M. Chatillon a lancé un site de soutien au régime syrien, Infosyrie.fr et que son entreprise, Riwal, a une antenne en Syrie... Et qu'il y cultive de nombreux réseaux (voir ici)


Juste après la séquence de la manifestation pro-Syrie, les auteurs mettent en lumière une phrase que Marine Le Pen a prononcé lors d'un débat à Milan, et qui prend dès lors, un sens particulier: "Je félicite la sagesse de la Russie et de la Chine qui ont opposé un véto (...) à des sanctions en Syrie parce que je pense qu'il y a là aussi un effet domino des pays qui risqueraient de tomber les uns après les autres".

=> "La face cachée du nouveau Front", de Mathias Hillion et Karim Rissouli. 1ere diffusion: dimanche 18 décembre à 12h45 sur Canal+.

Un documentaire plonge dans l’entourage de Marine Le Pen | Droite(s) extrême(s)

vendredi 9 décembre 2011

Les fachos dans les rues de Lyon le 8 décembre prochain


Pour la quatrième année consécutive, le groupuscule « identitaire » qui a usurpé le nom lyonnais de « Rebeyne » descend dans la rue le 8 décembre, sous le paravent d’une de ses multiples associations-écrans « Les Petits Lyonnais » (!). Une nouvelle manifestation par les organisateurs de la « Marche des Cochons » qui avait provoqué des violences racistes à Lyon


JEUDI 8 DECEMBRE MARCHE AUX FLAMBEAUX DES IDENTITAIRES « LUGDUNUM SUUM » NE TOMBEZ PAS DANS LE PIEGE !!!


Depuis maintenant trois ans, une marche aux flambeaux est organisée par l'association « Les Petits Lyonnais » le jour de la Fête des Lumières.
Cette marche nommée « Lugdunum Suum » par ses organisateurs est un appel pour retrouver le « vrai sens » du 8 décembre...
Mais qui se cache derrière cette association dite « culturelle étudiante »?

L'association « Les Petits Lyonnais » dont le siège social se trouve à Saint Maurice sur Dragoire a  pour objectif  la découverte et la transmission de l'identité culturelle lyonnaise et européenne.
Son président Timothy BERNARD a été un des trois signataires de la « Marche des Cochons » organisée au mois de mai dernier par le Bloc Identitaire.

Cette marche fut interdite (à cause de son caractère stigmatisant sur une partie de la population) mais un rassemblement avait pu avoir lieu place Saint-Jean; celui-ci fut suivi d'un déchaînement de violences dans les rues de Saint-Jean (80 fascistes contrôlés selon la préfecture, un kébab saccagé...) et un peu plus tard sur les pentes de la Croix-Rousse.

Comment dès lors une telle marche peut-elle avoir lieu pour la 4ème année consécutive alors que le président de l'association qui l'organise  a de tels liens avec une organisation d'extrême-droite responsable des incidents liés au rassemblement du mois de mai dernier?

Nous, Collectif 69 de Vigilance contre l'extrême-droite tenons à avertir la population du piège tendu par cette association dite culturelle : derrière cette marche de redécouverte du 8 décembre se cache une organisation dangereuse voulant défendre une « Europe blanche et chrétienne ».

Nous ne sommes pas dupes, les identitaires utilisent une nouvelle fois le prétexte religieux pour occuper la rue.
Par ailleurs, « Les Petits Lyonnais- Identitaires » en profitent pour récupérer de l'argent sous forme de quêtes envers les passants et touristes en marge de cette marche, trompé par le caractère « culturel » de l'association, qui cache sa nature xénophobe.

Nous demandons de la part des organisateurs de cette Fête de Lumières  et aux autorités compétentes de prendre ses distances et de dénoncer cette marche qui n'a pas lieu d'être!!
Surtout qu'en marge de celle-ci l'année dernière, un passant s'était fait agresser (40 jours d'ITT) et que le GUD Lyon a annoncé son intention de faire le service d'ordre pour jeudi prochain...

Jusqu'à quel point accepterons-nous de voir défiler dans la ville de Lyon ces groupuscules extrémistes que ce soit sous la forme d'une manifestation ou d'une marche pseudo-culturelle?

Mobilisons-nous pour que cette marche ne puisse avoir lieu !!


Collectif 69 de Vigilance contre l'extrême-droite

Fête des Lumières : les processions se suivent... sans se ressembler

Lyon. Pas moins de quatre processions étaient organisées hier. Identitaires et intégristes en étaient.

Outre la traditionnelle procession emmenée par le cardinal Barabarin, le 8 décembre encourage les vocations chrétiennes. Hier, pas moins de quatre montées vers la basilique se sont déroulées quasi simultanément.

Car à côté de la manifestation la plus fédératrice pour les Chrétiens et notamment les catholiques, les membres de la fraternité Saint-Pierre, mais surtout celle de la fraternité Saint-Pie X ont également rendu hommage à Marie. C’est d’ailleurs la seule fois dans l’année que les intégristes lefebvristes se voient ouvrir les grilles de la basilique pour un office au sein de la chapelle Sainte-Marie. Une tolérance exceptionnelle du recteur. Une chapelle à peine dimensionnée pour accueillir plus de 150 fidèles en marge de l’église catholique. Mgr Barbarin croisera d’ailleurs le cortège sans se détourner de sa route. « Ce sont les valeurs de toute une civilisation que nous défendons explique l’un des participants. Il est aujourd’hui, encore plus qu’hier, nécessaire de réaffirmer notre foi pour porter haut le message du Christ contre ceux qui veulent le salir ». Allusion à peine voilée à la mobilisation des intégristes parisiens contre les représentations théâtrales d’œuvre jugées blasphématoires.

Un peu plus tôt, plus de 400 personnes étaient parties de la place Saint-Paul derrière la banderole « Lugdunum Suum ». Une montée aux flambeaux portée par les identitaires lyonnais davantage ancrés dans des « valeurs de civilisation chrétienne » que dans un discours religieux. C’est également le message que souhaitent faire passer les responsables du mouvement. « C’est une démarche culturelle explique Damien, beaucoup ici, ne sont d’ailleurs pas croyants ». Il faudra attendre la fin du parcours, à deux pas du parvis de la basilique pour écouter leur message (lire ci-dessous). Un hommage rendu à la Vierge. A quelques dizaines de mètres, les traditionalistes, eux, ont débuté leur office.

Deux députés UMP s'engagent

Philippe Cochet et Michel Terrot, tous deux députés UMP du Rhône, ont cosigné le courrier ratifié par une cinquantaine de parlementaires, toutes tendances de l’UMP confondues, qui condamnent les actes christianophobes en France et à l’étranger. Une initiative qui relève, à l’origine du député-maire de Vienne, Jacques Remiller. « Je demande juste une prise de conscience », tempère l’auteur du texte qui assure être « contre la censure » des pièces de théâtre décriées par les catholiques traditionalistes à Paris.

La récupération des identitaires, nouveaux porte-voix de l'extrême droite

En marge du traditionnel cortège emmené par Mgr Barbarin, une association aux accents bien locaux « Les petits Lyonnais » organise chaque année une procession de la place Saint-Paul à la basilique de Fourvière. Ils étaient cette année plus quatre cent à quitter la place Saint-Paul, à Lyon, pour se diriger vers Fourvière, flambeaux et drapeaux lyonnais en main.

« Le 8-Décembre est l’expression populaire du culte marial, l’un des piliers de l’identité lyonnaise », assurent les artisans de cette procession. « Cet hommage n’est cependant pas placé sous une autorité religieuse, car il est rendu à la Vierge par tous les Lyonnais, croyants ou non, qui reconnaissent l’influence et l’importance de la religion chrétienne sur l’histoire lyonnaise et européenne ».

Depuis trois à quatre années, les identitaires ont pris toute leur place dans le paysage de la droite extrême lyonnaise.

Hier, plusieurs figures locales ont d’ailleurs assisté à la montée « à titre personnel » veut-on insister chez les identitaires. Ainsi Alexandre Gabriac, récemment exclu du FN et fondateur des Jeunesses Nationalistes, Renaud Mannheim, ancien patron de Lyon Dissident ou encore Arnaud Gouillon ancien candidat (désargenté) à la présidentielle pour le Bloc Identitaire. Et pour « l’animation musicale », la Jeune Garde, déjà présente lors du dernier Forum de la Nation organisée au parc de la Tête d’Or par l’Œuvre Française.

Au-delà de leurs discours, ces identitaires agglomèrent encore, voire aimantent, autour d’eux, des tendances bien plus ultras.

Geoffrey Mercie
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Rhône | Fête des Lumières : les processions se suivent... sans se ressembler - Le Progrès

Agressés après la manif anti-Gollnisch, ils portent plainte


Deux types descendent d'une moto. Ils frappent avec leurs casques, en plein jour dans le centre ville de Lyon, deux manifestants revenant de la protestation contre le retour de Bruno Gollnisch à l'université Lyon-III, le 14 septembre. Les agresseurs ont agi devant les caméras d'une banque et se sont enfuis sans leur moto. Une plainte a été déposée.


Au départ, il y a une petite manif contre Gollnisch. Des étudiants étaient venus protester, mercredi 14 septembre, contre le retour du député européen Front national - après six ans d'absence pour cause de démêlés judiciaires - à l'université Jean Moulin Lyon-III.
Peu après la manifestation, deux individus déboulent à moto et frappent avec leurs casques deux manifestants partis boire un coup. La scène est filmée par les caméras d'une banque. Une plainte a été déposée et devrait permettre de mettre des visages sur les agresseurs. Le tout dans un contexte lyonnais (assaut de kebab, “marche des cochons”…) où les agressions imputées à l'extrême droite semblent se multiplier, comme nous le décrivions déjà en juin dans notre article "Identitaires, skins : la face noire de Lyon".
Le grand retour de Bruno Gollnisch
Cette manifestation anti-Gollnisch avait été lancée par plusieurs associations et groupes politiques (PCF, Unef, Confédération étudiante, UEJF, SOS racisme, la Licra…). Environ deux cents étudiants s'étaient réunis avec drapeaux et bannières. Sont brandis par-ci par-là, une main jaune de "Touche pas à mon pote", un drapeau de la paix ou encore un drapeau communiste. Venus maintenir l'ordre, des CRS, policiers et RG empêchent qu'un début d'altercation ne dégénère avec des militants d'extrême droite. Une vingtaine d'entre eux étaient venus soutenir Bruno Gollnisch et scander au passage "la France aux Français". Parmi eux, deux exclus du FN :Alexandre Gabriac, élu de l'Isère et Yvan Benedetti, conseiller municipal de Vénissieux.
Ce mercredi était le jour du grand retour de Bruno Gollnisch. Six ans que la faculté ne bénéficiait plus des cours de langue et de civilisation japonaises du candidat malheureux à la présidence du FN, en janvier dernier. Cause de cette absence : des démêlés judiciaires pour avoir tenu des propos controversés sur les chambres à gaz. Condamné pour "contestation de crimes contre l'humanité" en première instance et en appel, la Cour de cassation a finalement cassé ce jugement en 2009. Bruno Gollnisch venait donc donner son premier cours magistral de la rentrée.
"Fascistes, cassez vous !"
Vers 17h40, une fille et deux garçons descendent le cours Gambetta. Ils reviennent de la manifestation, l'un d'eux a encore dans sa main un drapeau. Ils vont boire un coup, mais n'ont rien dans les poches. Ils s'arrêtent pour retirer de l'argent. Tout à coup - c'est le cas de le dire - les deux garçons reçoivent un violent coup de casque, l'un sur le crâne, l'autre derrière la nuque. Se retournant, ils se trouvent face à deux "gars aux cheveux courts", vêtus de noir, avec leur casque à la main.
Le porteur de l'étendard, appelons-le Thomas, les tient alors à distance avec le bâton de son drapeau en criant "Fascistes, cassez-vous !" Au départ menaçants, les deux motards commencent à s'inquiéter du barouf et des appels à la police, ils s'enfuient vers leur bécane, style motocross. Dans la panique, ils abandonnent finalement l'engin sur place et détalent à pied.
Membre du collectif 69 de vigilance contre l'extrême droite, Thomas se dit étonné de ce mode opératoire "extrêmement lâche".
"Ils nous ont agressés en plein jour, devant les caméras d'un DAB (distributeur automatique de billet) en ôtant leur casque et en laissant leur moto derrière eux… Du coup, j'ai pu reconnaitre l'un d'eux qui était présent une heure avant dans le petit groupe d'extrême droite venu soutenir Gollnisch."
Le soir même, les deux manifestants agressés sont allés porter plainte. L'hôpital a délivré cinq jours d'interruption temporaire de travail (ITT) au garçon ayant reçu un coup derrière la nuque et deux jours d'ITT pour le second. L'un d'eux a reconnu l'un de leurs agresseurs sur les photos présentées par la police. Il s'agissait du propriétaire de la moto délaissée. Un procès devra permettre de confirmer - ou non - l'appartenance des motards fuyards à une organisation d'extrême droite.
Geoffrey Le Guilcher
Les Inrocks : Agressés après la manif anti-Gollnisch, ils portent plainte

Les Inrocks : Identitaires, skins : la face noire de Lyon

Le vieux Lyon, sa cathédrale, ses bouchons... ses fachos. Sur la place Saint-Jean, samedi 14 mai, les touristes ont pu admirer un pot pourri de ce que l’extrême-droite radicale a de meilleur. Un particularisme lyonnais que l’office du tourisme se garde bien de mentionner. Identitaires, hooligans, skinheads et apparentés néo-nazis se sont réunis à l’appel du Bloc identitaire, parti politique depuis 2009. Son président, Fabrice Robert, fut le fondateur du groupuscule Unité radicale dissous après la tentative d’assassinat foireuse de Chirac par Maxime Brunerie en 2002. Robert n’aime guère qu’on le lui rappelle.

Le but de la sauterie du 14 mai ? Tenter d’exister face au Front national – obtenir des conseillers municipaux en 2014 – et lancer la campagne de leur candidat à la présidence, Arnaud Gouillon. Comment ? En créant le buzz avec une “marche des cochons” contre les envahisseurs musulmans, l’ennemi commun. La vidéo de l’invasion du Quick halal de Villeurbanne, le 7 avril 2010, par des identitaires masqués de groins est un hit du net.

Avec les apéros saucissons, la tendance est à l’agit-prop islamophobe. Pour le 14 mai, 500 masques avaient été commandés... avant que la préfecture n’interdise la “pig pride”. En cause ? Son goût douteux et la tenue d’une contre-manif antiraciste créant “un risque certain de confrontation physique”, précise l’arrêté préfectoral. Rebaptisée “manifestation pour la liberté”, le raout du Bloc est autorisé à trois conditions : statique, sans masque et irréprochable.

Sur le parvis de la cathédrale, les 400 manifestants, en majorité masculins, ont le cheveu ras, une bière dans chaque main, des T-shirts “On est chez nous” ou des blousons Lonsdale. Le slogan “l’islam n’a pas sa place en Europe”, martelé par Fabrice Robert, résume le message. Sous la pluie battante, les membres du service d’ordre du Bloc, affublés de T-shirts roses, suent comme des cochons. Hop, à gauche : un télescopage entre une femme voilée et un manifestant évité de justesse. Vite, à droite : un crâne rasé ivre mort veut en découdre avec les CRS. Ceinturé in extremis, ouf. Au milieu : Philippe Billot, un cadre, suggère poliment à un grand gaillard rasé de découvrir son visage.

Grognements. La rééducation prendra du temps. Là : un T-shirt rose baisse de justesse deux bras prêts à faire le salut nazi. Chassez les habitudes… Les frustrés profiteront de la fumée des feux de Bengale pour se soulager. Tout ça sous le regard de 400 policiers et CRS. En fin d’après-midi, une fois relâchée, impossible de maîtriser la bête : kebab saccagé, 80 arrestations, 4 comparutions immédiates et, dit-on, quelques passages à tabac. Une journée de cochons.

Agressions en série

“Agressions à la Croix-Rousse, devanture d’un bar accueillant un concert sénégalais défoncée, deux personnes au look anar agressées, une victime présumée dans le VIe peut-être d’origine maghrébine…” Marion Athiel, militante du Planning familial, fait l’inventaire des infos que le Collectif 69 de vigilance contre l’extrême droite a récoltées.

Le site d’info alternatif Rebellyon a mis en ligne un appel à témoignages. Depuis un an et demi, le mouvement antiraciste lyonnais dénonce une escalade de la violence d’extrême droite. Comme le 22 janvier 2010, où une trentaine d’hommes transperce le cordon de CRS à l’assaut de la manif contre le débat sur l’identité nationale. Ou encore le 6 mars, place Saint-Jean, où trois militants CNT sont agressés en sortant d’un resto. Dix jours d’ITT pour David. Selon lui, il y a un mode opératoire : un groupe fait des rondes, repère la victime – “Ma tête a circulé sur des vidéos d’identitaires” –, puis téléphone aux renforts restés à picoler dans les pubs. Chez les antifas, ils sont quelques-uns à flipper, voire à se mettre au vert. Le collectif comptabilise plus de 200 jours d’ITT cumulés, sans compter l’agression la plus grave.

Celle de Villeurbanne, le 15 janvier 2011, 23h30, sortie d’un concert organisé par le milieu anarcho-libertaire. Un couple, looké libertaire, remonte la rue des Bienvenus. Neuf individus leur font face. Quatre fondent sur eux, battes à la main. La femme prend un coup à la tempe. “Un hématome sous-dural qui aurait pu lui coûter la vie”, précise Me Sayn, son avocat. Ils s’acharnent ensuite sur son compagnon. 80 jours et 100 jours d’ITT, peut-être des séquelles à vie. Les quatre agresseurs risquent de dix à vingt ans de prison.“Ils s’étaient donné rendez-vous sur le parking”, selon l’avocat. Pour Eric, deRas l’Front, “il y a des chasses à l’homme, une volonté de traquer le gauchiste ou apparenté pour le massacrer”.

"Une impression d'impunité"

En avril 2011, les écolos, les communistes et les socialistes ont rejoint le collectif de vigilance.


“Certains disent que les agressions dénoncées par le collectif sont des affrontements de jeunes désorientés de groupuscules de gauche et de droite, explique le député PS Jean-Louis Touraine, présent à la contre-manif du 14 mai. “Si personne ne nie que des éléments violents existent des deux côtés, c’est différent : le collectif est responsable, respectueux de la non-violence et de la pluralité des opinions. En face, ça ressemble aux ligues des années 30. Ils ont pris de la vigueur, sont plus arrogants, plus visibles, décomplexés par les discours gouvernementaux.”

Pour le spécialiste de l’extrême droite, Jean-Yves Camus, “une police et des autorités pas assez fermes peuvent donner une impression d’impunité”.

La réputation de Lyon, ville modérée et humaniste serait-elle usurpée ? Ce serait oublier l’université Lyon-III, née du “traumatisme” de Mai 68, et son lot de négationnistes et d’anciens collabos. La fac de Bruno Gollnisch, ancien n° 2 du FN, et de Pierre Vial. Il y a eu Charles Millon et les accords avec le FN aux régionales de 1997. Autant d’inspiration et de nourriture idéologique pour l’extrême droite “hard” locale. “Ici, le FN est anti-mariniste, il a une plus grande tolérance pour ces mouvements qui gravitent à sa droite”, ajoute Jean-Yves Camus.

"Les identitaires sont les plus dangereux. Les autres sont des beaufs"

A Lyon, il y a une logique de territoire. Il y a la colline qui travaille, La Croix- Rousse et les Pentes, ancien haut lieu de lutte des canuts, avec ses centres sociaux autogérés, ses squats à forte tradition anar et libertaire. En face, il y a la colline qui prie, la Fourvière, le vieux Lyon et son quartier médiéval estampillé catho tradi. Les identitaires lyonnais de Rebeyne! y ont leur local, “la Traboule”. Il y a au Sud, dans le VIIe arrondissement, le quartier popu de Gerland. Les membres de l’association Lyon Dissident – foot, gros rock, bière et baston – à tendance néo-nazie y sont installés, dans le Bunker Korps Lyon (BKL), à deux pas du cimetière israélite. Depuis le 19 mai, il est sous le coup d’une fermeture administrative provisoire. Intimidations, insultes au mégaphone aux prisonniers du centre de semi-liberté d’en face, bagarres avec des antifas, le voisinage s’en plaint.


“Une mère de famille d’origine maghrébine s’est fait frapper par de soi-disant supporters de foot, une ratonnade oui”, rapporte Farouk Korichi, porte-parole de l’asso Jeune action Gerland. “Les identitaires posent des autocollants ‘zone antiracailles’ dans le quartier ; charmant, non ?”

Officiellement, pour la com’, les deux groupes n’ont aucun lien. Propre et éduqué pour les identitaires. Crasse et popu pour ceux de Gerland. “On n’a rien à voir avec les supporters de foot ou les skins qui commettent les violences, nous on fait de la politique”, rétorque Fabrice Robert. Philippe Bouvard du collectif de vigilance n’est pas d’accord : “Ils présentent leur local comme un lieu d’autodéfense, ils sont aussi bagarreurs que les néo-nazis et les tarés : ils veulent libérer les berges de la racaille, sécuriser Saint-Jean !”

“Les identitaires ne peuvent pas rompre avec les tarés car ils les utilisent : ils gonflent leur troupe, sécurisent les manifs, participent à des actions communes contre les antifas”, estime David avant d’ajouter : “Les identitaires sont les plus dangereux, ils ont lu Gramsci ; les autres sont des gros beaufs, des gros bras, leurs SA.”

Anne Laffeter
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