Identité nationale : un sondage recale le débat - Libération

Polémique. La moitié de la population demande l’interruption des réunions lancées par Eric Besson.

Par PASCAL VIROT (avec AFP)

Nicolas Sarkozy, le 1er décembre à La Seyne-sur-Mer. (© AFP Gérard Julien)

Ils étaient près de 7 000 hier soir à avoir signé la pétition lancée par SOS Racisme sommant Nicolas Sarkozy d’interrompre les réunions sur l’identité nationale. Le texte «Arrêtez ce débat, M. le Président» a été publié hier dans Libération.

Ce succès renvoie au sentiment d’une large majorité de Français qui souhaitent la suspension voire l’arrêt de cette discussion. Interrogés par l’institut CSA pour le Parisien d’hier (1), 50% d’entre eux affirment ne pas être satisfaits de la manière dont se déroule le débat, voulu par le gouvernement. Selon cette enquête, 25% des personnes interrogées s’en disent au contraire satisfaites, 25% ne se prononçant pas. Les sondés sont partagés sur le devenir de ce débat lancé début novembre : 34% estiment qu’il faut le poursuivre, 29% souhaitent son arrêt et 21% juste sa suspension. Soit 50% pour son interruption. 16% ne se prononcent pas.

Invité à commenter ces résultats, Eric Besson répond qu’«il faut bien évidemment poursuivre ce débat, qui continue de passionner nos concitoyens». Le ministre de l’Identité nationale précise qu’il «s’étalera jusqu’à fin 2010, bien au-delà des élections régionales». Au contraire, Martine Aubry déclare que, «devant les nombreux dérapages, nous demandons à nouveau d’en finir avec ce débat». Et, à droite, Alain Juppé a une nouvelle fois pointé un «risque» : que le débat monte les communautés les unes contre les autres.

En tout cas, cette discussion donne des ailes à l’extrême droite. Jean-Marie Le Pen s’est une nouvelle fois réjoui hier que le gouvernement ait «ouvert la boîte de Pandore». Ainsi, parie-t-il, le FN sera en mesure de «passer la barre des 10%» dans «12 à 14 régions» en mars. «Ce débat a eu un avantage considérable, c’est qu’il a révélé un phénomène dont on ne parlait plus du tout, qui ne figure pas du tout dans les sondages, c’est l’immigration», a-t-il déclaré sur i-Télé. «J’utilise, je sers les débats qu’on ouvre», s’est-il encore délecté.

(1) Réalisé par téléphone les 16 et 17 décembre auprès de 1 005 personnes majeures (méthode des quotas).

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