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samedi 15 octobre 2011

Yvan Benedetti se dote d’une petite « force de frappe » en région lyonnaise

Nous en parlions ici. Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, deux "purgés" du FN, membres de l'Oeuvre Française - groupuscule antisémite et pétainiste-, lanceront samedi 15 octobre une nouvelle structure militante : les Jeunesses nationalistes, à l'occasion du "Forum de la nation" organisé par M. Benedetti à Lyon.

C'est Alexandre Gabriac, rendu "célèbre" au printemps dernier avec la fameuse affaire de la photo où il faisait un salut nazi devant un drapeau à croix gammée, qui devrait diriger ces "Jeunesses". A la suite de la diffusion de cette photo, Marine Le Pen l'avait immédiatement exclu du FN, malgré les réserves de Jean-Marie Le Pen.

Et si M. Gabriac se tenait à un certain "devoir de réserve" quand il était encore au FN, le jeune conseiller régional Rhône-Alpes ne prend plus les mêmes précautions...

L'emblème des Jeunesses nationalistes

L'emblème des Jeunesses nationalistes

Ainsi, l’emblème des Jeunesses nationalistes est on ne peut plus clair : un aigle au style évoquant furieusement les aigles des mouvements fascistes et nazis européens des années 30-40, tenant un faisceau entre ses serres et entouré d'une couronne de laurier rappelant la marque Fred Perry chère aux skinheads et aux hooligans. Le tout dans un code couleur jaune doré sur fond noir.

"Les aigles ne sont pas réservés au IIIe Reich", s'amuse Yvan Benedetti. "On veut créer un bloc solide nationaliste pour créer des officiers politiques qui pourront agir dans le champ politique, associatif ou éditorial, continue-t-il. Pour nous, les élections ne sont pas une fin en soi. On veut mettre l'accent sur la formation des jeunes."

Les Jeunesses nationalistes seront un groupe d'extrême droite radicale de plus dans l'écosystème très particulier de la région lyonnaise, où les hooligans, les skinheads, l'Oeuvre Française et les identitaires sont très présents et s'opposent très violemment aux organisations antifascistes.

Gabriac toujours dans le groupe FN au Conseil régional

A noter que M. Gabriac, ainsi qu'Olivier Wyssa, autre "purgé" proche de l'Oeuvre Française continuent de siéger au groupe FN au conseil régional Rhône-Alpes. Une situation qui gêne les « marinistes » comme Dominique Martin qui ne se risque pas à s'exprimer sur le sujet et renvoie vers Bruno Gollnisch, le président de groupe. Ce dernier reconnaît que "la situation doit être clarifiée. Pour le moment ils siègent toujours dans le groupe. Ils devraient être apparentés". Ce qui signifie que MM. Gabriac et Wyssa prennent encore la parole au nom du groupe FN...

Si M. Gabriac, particulièrement "actif" en région lyonnaise dans tous les sens du terme s'occupe du volet "jeunes", M. Benedetti, lui, prend en charge les "adultes". Avec l'ambition de dépasser la sphère de l'Oeuvre française pour parler aux autres groupes politiques de la scène d'extrême droite, hors Front national, et tenter de fédérer les plus radicaux.Le Forum de la Nation qu'il organise samedi doit aussi servir à cela.

Couac ukrainien

Seront ainsi présents ce samedi 15 octobre, un représentant de la Nouvelle droite populaire de Robert Spieler et Roland Hélie, Christian Pérez du Parti populiste, André Gandillon du groupe Militant, ou encore de Pierre Sidos, président de l'Oeuvre Française. Yvan Benedetti assure par ailleurs qu'aucun membre du FN n'a été invité pour ce Forum de la Nation. Même pas Bruno Gollnisch qui avait pourtant été invité par deux fois en 2007 et en 2010. Un Bruno Gollnisch dont Benedetti fut longtemps un proche.

Côté étranger, Alberto Torresano, chef de la Falange espagnole, et habitué de ce genre de réunion sera présent. A la différence d'Oleg Tiahnybok, président du parti nationaliste ukrainien Svoboda. La raison ? Svoboda fait partie de l'Alliance européenne des mouvements nationaux et a, à ce titre, un "protocole" avec le FN. Apprenant sa venue au Forum de la Nation à Lyon, Marine Le Pen a envoyé à M. Tiahnybok un mail mettant un terme "aux relations bilatérales" entre les deux partis. Ce, après lui avoir rappelé les engagements passés et répétés que le parti Svoboda avait pris auprès d'elle. Il avait en effet promis de ne pas "entretenir des liens avec de tels groupuscules". Du coup, les Ukrainiens ont préféré annuler leur venue.

"Travail, famille, patrie: des valeurs d'avenir"

En tout cas, ce Forum de la Nation, est l'occasion pour Yvan Benedetti de marquer encore sa différence d'avec le Front national de Marine Le Pen qui a, selon lui, "une ligne gauchisante". Celui qui se définit comme un "révolutionnaire" a décidé de rendre hommage au Maréchal Pétain, lors du banquet de samedi soir.

"On me dit que c'est de la nostalgie. Mais le Système revendique une période sombre où l'on coupait les têtes [la Révolution française], où des gens se réunissaient en secret avec des tabliers de cochon [les loges maçonniques]... C'est pas nostalgique, ça ? » lance M. Benedetti. Lequel défend la "Révolution nationale" de Pétain : "Il y a eu une renaissance nationale avec la Révolution nationale. C'est le seul moment où quelqu'un a remis en cause les fondements de la Révolution bourgeoise de 1789. Travail, famille, patrie, ce n'est pas de la nostalgie. Ce sont des valeurs d'avenir. Plus que l'Egalité et la Fraternité, qui ne sont que des mots creux et utopiques ".

NB : Si la présence de Pierre Sidos au Forum de la Nation est naturelle, M. Benedetti ayant été son bras droit pendant des années, il faut noter que M. Sidos a suivi avec attention les travaux du Club de l'Horloge les 8 et 9 octobre. Venu « pour la première fois » chez les « Horlogers », M. Sidos ne cachait pas son hostilité pour l'avocat marseillais. Il a suivi les deux jours de débat « parce qu'[il avait] entendu dire que Collard venait ». Pour lui, « ce n'est pas au nouveau converti de porter la bannière ». Sur la venue de Gilbert Collard au Club de l'Horloge, voir ici.


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