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lundi 13 décembre 2010

Islamophobie: Marine Le Pen occupe le terrain

La candidate à la présidence du FN, Marine Le Pen, en mmeting à Lyon le 10 décembre 2010.

La candidate à la présidence du FN, Marine Le Pen, en mmeting à Lyon le 10 décembre 2010. (© AFP Jean-Philippe Ksiazek)

A Lyon où elle était en campagne pour la présidence du FN, la candidate à la présidence du FN, Marine Le Pen, a dénoncé vendredi soir «les prières de rue» de musulmans en faisant un parallèle avec la Seconde guerre mondiale et en qualifiant ces prières «d’occupation», sans «blindés» ni «soldats», mais d’«occupation tout de même».

A nouveau interrogée sur la question samedi, Marine Le Pen a réitéré ses propos. «Je réitère qu'un certain nombre de territoires, de plus en plus nombreux, sont soumis à des lois religieuses qui se substituent aux lois de la République. Oui il y a occupation et il y a occupation illégale», a déclaré la fille de Jean-Marie Le Pen. Celui-ci a soutenu sa fille en déclarant, à Nice: «Le mot d'occupation ne me choque pas».

Selon Marine Le Pen, «l'UMP, le PS, les Verts, ce sont eux qui montrent leur vrai visage, celui des fossoyeurs de la République française. Moi, je mets le doigt où ça fait mal. Et cette vérité renvoie la classe politique à ses renoncements, à son aveuglement, à sa lâcheté».

Vrai visage de l’extrême droite

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) va porter plainte contre Marine Le Pen pour incitation à la haine raciale, a annoncé dimanche son président.

«On a décidé de porter plainte pour incitation à la haine raciale contre Marine Le Pen», a déclaré Mouloud Aounit, sans dire précisément quand et où seraient déposées une plainte ou une citation directe visant la vice-présidente du Front national.

Le garde des Sceaux, Michel Mercier, a exclu samedi une action en justice. «Je ne vais pas mener l'action publique partout», a répondu M. Mercier, interrogé par RTL sur l'opportunité d'une plainte contre la vice-présidente du Front national. «Il y a un combat politique à mener contre le Front national (...) sereinement, fortement, sans faiblir», a ajouté le garde des Sceaux, estimant qu'«on ne va pas mettre des juges partout».

Les déclarations de Marine Le Pen ont soulevé un tollé dans l'ensemble de la classe politique, à gauche comme à droite. Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a réclamé la condamnation par la justice de la leader du FN après ses déclarations qui «soulèvent le coeur».

Benoît Hamon, le porte-parole du PS, a jugé samedi que ces déclarations montraient le «vrai visage de l’extrême droite française». «Historiquement, c’est scandaleux et présentement inqualifiable», a estimé samedi à Paris M. Hamon. «Marseille a été libéré par les Algériens. Marine Le Pen juge que les petits enfants des libérateurs de Marseille sont des occupants quand sa famille politique, l’extrême droite française, elle, était du côté de la Collaboration», a-t-il expliqué.

«Désespérant de médiocrité»

Interrogée par l’AFP en marge de la convention sur «l’égalité réelle», Martine Aubry s'est déclarée «choquée». «Marine Le Pen reprend les accents de son père dans des buts purement clientélistes et en renvoyant aux marges de notre République des hommes et des femmes qui ont toute leur place et qui ont le droit de croire comme on a le droit de ne pas croire ou d’avoir une autre religion».

«Je suis très choquée, quand on sait qu’elle appartient à un parti qui n’a pas eu, pendant cette période dont elle parle, l’attitude républicaine et de défense de la France», a affirmé la maire de Lille.

Le député socialiste Arnaud Montebourg a, quant à lui, évoqué samedi la mémoire de son grand-père, un «Arabe d’Algérie qui aimait et servait la France». «Cette déclaration est une injure à ceux qui, arabes, africains, musulmans ou non, sont morts pour la France, ceux-la même qui ont libéré le territoire national pendant que votre père, madame le Pen, trouvait des circonstances atténuantes à l’occupation nazie», a lancé M. Montebourg.

En 2005, le président du Front National Jean-Marie Le Pen avait déclaré au journal d’extrême-droite Rivarol que l’occupation allemande n’avait pas été «particulièrement inhumaine».

Même indignation chez les Verts: «C’est désespérant de médiocrité et comme d’habitude très inquiétant», a dit Cécile Duflot, estimant que la fille de Jean-Marie Le Pen n’était «évidemment pas plus light que son père».

Copé: Marine Le Pen, «c’est son père»

Le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé a, lui, estimé en marge du Conseil national de son parti, que Marine Le Pen «c’est son père», «la même personnalité», les «mêmes techniques, les mêmes amalgames».

Interrogé sur le point de savoir si elle était plus moderne que son père, M. Copé a répondu: «Moderne? N’exagérons rien! Je crois savoir qu’elle préconise la peine de mort pour les trafiquants de drogue».

«J’ai toujours considéré le Front national comme un danger majeur pour notre famille politique comme pour la France, a-t-il dit. Pour notre famille parce qu’il concourt à nous attaquer sur un terrain qui n’est pas celui de nos valeurs et pour la France parce que la montée de l’extrême droite c’est toujours quelques chose de préoccupant.»

(Source AFP)


Islamophobie: Marine Le Pen occupe le terrain - Libération: "Tollé après les propos de Marine Le Pen sur les «prières de rues»

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