SOS Racisme Partenaire de Quat'rues

mardi 1 juin 2010

Cathos contre homos : un autre son de cloche


Ce n'est pas parce qu'ils sont les hérauts de la « pop louange » en France, qu'ils vont dire « amen » à tout et n'importe quoi. Benjamin et Thomas Pouzin, leaders du très écouté groupe de musique catholique lyonnais « Glorious », ont pris la plume et choisi notre journal pour lui adresser un long courrier baptisé « Lettre ouverte à notre frère homosexuel », que nous publions sur notre site dès ce matin en intégralité.

Un coup de gueule après la contre-manifestation organisée par de jeunes catholiques ultras et des militants d'extrême droite, le 18 mai, devant la cathédrale Saint-Jean de Lyon, face à des homosexuels venus s'embrasser en public pour la Journée mondiale contre l'homophobie. Benjamin et Thomas Pouzin ne se reconnaissent pas dans l'attitude de ces jeunes catholiques. « Nous avons honte et nous sommes choqués », écrivent-ils à ce frère homosexuel. « Honte de ce qui s'est passé [le 18 mai] devant la Cathédrale Saint-Jean, honte de la récupération opérée par des groupes politiques, honte de la « contre-manifestation orchestrée ».

« Ces images que nous avons vues, poursuivent-ils, ne représentent nullement la jeunesse catholique lyonnaise : ce sont des identitaires, des extrémistes, des militants politiques qui n'attendent que ce genre de manifestation pour exister. Ils font leurs nids dans ces rassemblements. Qu'ils existent, qu'ils manifestent, qu'ils contre-manifestent, c'est leur droit le plus total et personne ne peut le leur enlever mais qu'ils s'affichent au nom de l'Église, de la jeunesse chrétienne, du pape et de l'Évangile et que leur unique réponse à la moindre provocation soit dictée par la loi du Talion (œil pour œil, dent pour dent), nous ne l'acceptons pas. Nous n'acceptons pas non plus d'être assimilés à ces gens-là qui n'ont de catholiques que le nom (...). » La lettre ouverte se conclut par une anecdote, rapportée de l'un des rendez-vous spirituels et musicaux organisés chaque jeudi par « Glorious » à la chapelle Sainte-Croix (Lyon 2e). « Cher frère, ajoutent les auteurs, nous ne voulons pas te laisser sur le témoignage amer que tu as pu vivre [le 18 mai]. Alors avant de te quitter, permets-nous de te raconter ce qui nous est arrivé l'autre jour lors d'une soirée « Lyon Centre ». Un jeune homme est venu nous voir et nous a remerciés. Nous lui avons alors demandé quelle en était la raison, ce à quoi il a répondu : « Je suis homosexuel et j'ai trouvé ma place dans l'Église, je suis heureux car vous m'avez accueilli. Pour tout cela merci. »

La lettre ouverte de « Glorious » : un autre son de cloche, qui risque de provoquer un petit électrochoc.

Nicolas Ballet

Un face-à-face agité à Saint-Jean

Sans la présence d'un cordon d'une centaine de CRS et gendarmes mobiles, l'escalade verbale aurait sans doute tourné à la confrontation générale. Le 18 mai, trois cents homosexuels mais aussi militants associatifs et politique de gauche ou d'extrême gauche, avaient tenté d'organiser un baiser public géant sur la place (publique) Saint-Jean à Lyon, pour la Journée contre l'homophobie.

Cent cinquante militants d'extrême droite ou jeunes catholiques s'étaient dressés face à eux pour « sanctuariser » le périmètre autour de la cathédrale Saint-Jean. Isolés par les forces de l'ordre, les deux camps s'étaient invectivés pendant plus de deux heures, usant de slogans parfois injurieux. Les militants d'extrême droite et certains jeunes catholiques ultras qui refusaient de s'en aller après l'ordre d'évacuation, ont été dispersés à coups de bombes, puis de grenades lacrymogènes, après une intervention musclée.

N. B.


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