Neuf réfugiés, retenus à Coquelles (Nord) et Lyon, étaient en cours de transfert vers Paris, hier soir, pour être reconduits vers Kaboul.
Nicolas Sarkozy a apporté, hier, un « soutien très appuyé » à son ministre de l'Immigration, Éric Besson, lors du petit déjeuner hebdomadaire de la majorité à l'Élysée. Manière d'approuver, par anticipation, l'expulsion d'Afghans en situation irrégulière, programmée pour le soir-même. Selon une source policière, un avion venant de Londres devait se poser à Roissy vers 21 h 30 et repartir vers Kaboul vers 22 h 30. À son bord, huit réfugiés, précédemment détenus dans le centre de rétention de Coquelles (Nord), et un neuvième qui l'était à Lyon.Peu avant 22 h, dans une aérogare vide de tout passager, une vingtaine de personnes ont manifesté contre les expulsions. Il y a eu une courte bousculade avec les CRS.
Vingt-sept Afghans en situation irrégulière, dont trois venus de France, avaient été reconduits à Kaboul fin octobre par un vol conjoint affrété par Paris et Londres. L'opération avait suscité un tollé à gauche et parmi les associations de défense des migrants. Ce nouveau projet d'expulsion vers un pays ravagé par la guerre a soulevé une nouvelle vague de protestations, hier.
SOS Racisme a appelé à « cesser les charters de la honte ». Une cinquantaine de parlementaires européens ont demandé au gouvernement français de « suspendre tout retour forcé vers l'Afghanistan et de rendre effectif le droit à la protection en Europe ». Selon eux, ces migrants sont exposés « à de graves dangers sécuritaires et humanitaires ». Le Haut Commissariat aux réfugiés a appelé la France à la « prudence », lui demandant de ne pas reconduire les migrants vers certaines régions mal sécurisées.
Le porte-parole des députés socialistes, Alain Vidalies, a confirmé que son groupe allait demander la mise en oeuvre d'une « protection temporaire » des Afghans réfugiés en France et dans les autres pays de l'Union européenne. « Je suis prêt à soutenir la proposition socialiste, a déclaré la député UMP du Nord, François Hostalier. Il n'y a plus de zone sécurisée dans ce pays. »
François Fillon a justifié ces expulsions devant les députés UMP en rappelant l'engagement de la France auprès des Britanniques « de ne pas laisser Sangatte se reconstruire ». Il a aussi apporté son soutien à Éric Besson qui, selon lui, « est dans le collimateur de la gauche ». Selon Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée, « le Royaume-Uni reconduit chaque année plus d'un millier d'Afghans dans leur pays avec l'accord de la Commission européenne des droits de l'homme. Je ne vois pas pourquoi la France ne le ferait pas ».
ouest-france.fr - Nouvelles protestations contre le charter d'Afghans: "Nouvelles protestations contre le charter d'Afghans"
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