Plus précisément, comme l'explique Abbas Bendali, l'un des fondateurs du Cabinet Solis Conseil, "nous nous sommes appuyés sur l’Etude de l’histoire familiale de l’Insee (EHF) publiée en 1999". Puis, "à partir de cet instantané de 99, notre démarche a été de poursuivre le film en faisant intervenir des taux de mortalité et de natalité, vieillir cette population, en prenant en compte les retours au pays et les nouveaux entrants depuis 1999. Entre la collecte de ces données, la mise en place d’outils méthodologiques et leur traitement, nous avons consacré trois années à cette étude".
Résultat: "au 1er janvier 2009, la taille de cette population est estimée à 5,5 millions d'individus". Soit, 1 532 000 originaires d'Algérie, 1 255 000 du Maroc, 477 000 de Tunisie, 1 080 000 d'Afrique sub-saharienne, 757 000 des Dom-Tom et 441 000 de Turquie. Manquent les Asiatiques pas présents dans cette enquête.Selon Solis Conseil, le profil de ces populations "reste encore marqué par le poids du facteur immigration". "Elle est plus masculine: 51,3% sont des hommes, et elle est plus jeune: 70,3% ont moins de 40 ans". Par ailleurs, le poids de la deuxième génération est désormais dominant puisqu'elle représente 51,5% du total.
Pour Solis l'intérêt de ces chiffres est évident. "Pour mieux connaître les comportements de consommation des minorités ethniques", ce cabinet conseil va lancer dans un deuxième temps, "une enquête auprès d'un échantillon représentatif de la population originaire du Maghreb et d'Afrique sub-saharienne". Objectif? "Recueillir, entre autres les comportements de consommation de biens et services et les fréquentations des grands médias, notamment les médias communautaires".
Outre la question d'une France réduite à des communautés, y compris celle des "Domiens" qui seront peut-être étonnés de se retrouver là, l'étude de Solis Conseil repose celle des statistiques ethniques. Faut-il les autoriser plutôt que de laisser n'importe qui extrapoler de façon plus ou moins scientifique?
Dans une interview à Afrik.com, Abbas Bendali se dit "partagé", comme Nicolas Sarkozy. Pour le fondateur de Solis Conseil, "L’idéal serait d’avoir des statistiques officielles". "Mais, ajoute-t-il, jusqu’à quand posera-t-on la question aux gens de savoir s’ils sont Blancs, Noirs, Maghrébins ou autres, d’autant plus qu’il y a de plus en plus de métissage. Mon fils a des origines en Algérie et en Auvergne". Dernière objection: " je ne sais pas s’il est intéressant que les gens se comptent les uns par rapport aux autres. On travaille sur un phénomène récent : la décennie 2000 marque un tournant pour la deuxième génération qui supplante en nombre la première génération". Bref, la question reste entière. Hexagone
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